Les transporteurs de la capitale ont annoncé, hier, le recours à une «grève illimitée» et de «paralyser» toute l'activité du transport des voyageurs dans les wilayas d'Alger et de Tipaza si le département de Abdelghani Zaalane n'arrêtera pas d'accorder des autorisations pour les bus de l'entreprise de transport urbain d'Alger ETUSA. C'est ce que nous a confirmé, hier, M Abdelkader Boucherit, président de l'Union nationale des transporteurs privés. «Ils doivent examiner dans les plus brefs délais les revendications des transporteurs d'Alger et de Tipaza. Nous demandons également à la direction des transports d'Alger de prendre en charge nos revendications dans l'immédiat afin d'éviter un autre débrayage», nous a-t-il déclaré. Selon notre interlocuteur, l'attribution des lignes de transport urbain des voyageurs doit s'arrêter immédiatement. «Nous demandons le respect du gel de lignes de transport, sur le territoire national, annoncé par le ministère des Transports, et ce jusqu'à l'élaboration d'un plan de transport au niveau de chaque wilaya». M. Boucherit s'explique : «nous ne sommes pas contre le renforcement des bus, soit par l'ETUSA ou par un autre transporteur privé. Mais nous refusons que cela se fasse dans l'anarchie. Surtout là où un surplus de bus est enregistré ". Selon le même syndicaliste, L'ETUSA ou le privé ont tous le droit d'investir dans le secteur du transport si le manque est enregistré, surtout pour couvrir le besoin en transport dans les nouveaux quartiers. Concernant la qualité des services proposés par les transporteurs de la capitale, M. Boucherit a reconnu que certains d'entre eux ne respectent même pas les conditions de base de l'activité de transport public des voyageurs. «La cause de cette anarchie demeure dans la non-application d'un contrôle technique rigoureux», nous a-t-il dit. Avant d'ajouter : «tous les bus sont soumis au contrôle technique, mais la circulation de certains autocars dans un état lamentables est le résulat de contrôles techniques de complaisance». Il conclu qu'à plusieurs reprises, il a réclamé à ce que les bus de transport public soient de bonne marque et que ceux qui ne répondent pas aux normes de transport doivent être interdits à l'importation. Les transporteurs privés de voyageurs de la wilaya d'Alger ont entamé, le 09 juillet dernier, une grève inopinée pour protester contre la mise en service des nouveaux bus de l'Etablissement de transport urbain et suburbain d`Alger (ETUSA). Les contestataires exigent l'immobilisation des bus mis en service par l'ETUSA loué auprès d'un operateur privé pour assurer des lignes, pourtant, bien desservies. Les transporteurs grévistes ont réclamé aussi l'ouverture de nouvelles lignes pour couvrir les communes en manque de transport. Concernant le taux de suivi de la dernière grève, M Boucherit l'évalue à 80 % sur un total de 4000 bus. Un taux qui a été juste après «infirmé» par Rachid Ouezzane, directeur des transports de la wilaya d'Alger. «Le taux de suivi de la grève n'a pas dépassé les 20%», a-t-il rétorqué. Ce même responsable a même qualifié cette grève du 09 juillet passé, d'«illégale» car, selon lui, les nouveaux bus de l'ETUSA sont faits pour renforcer des lignes de transport vers les nouvelles citées.