Le retard pris dans le lancement de l'avis d'appel d'offres national et international pour la production de 4 000 mégawatts d'énergie électrique renouvelable, qui est inscrit au programme d'énergies renouvelables à réaliser pour les besoins du marché national sur la période 2015-2030, dont plus de 4 500 MW seront réalisés d'ici 2020, est dû au fait que la commission installée pour examiner le dossier ne s'est pas encore prononcée. C'est l'explication qu'a donnée à la presse la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma-Zohra Zerouati, en marge d'un séminaire sur la promotion de projets innovants en économie verte qui s'est tenu mardi dernier à Oran. La ministre a indiqué que le travail accompli par cette commission sera rendu public après la présentation du plan d'action de son ministère au gouvernement. Toutefois, elle a tenu à faire savoir qu'«il n'y a aucun retard sur ce dossier» et qu'il faut éviter de faire dans la précipitation car il s'agit d'«enjeux importants» en matière d'énergies renouvelables. Pour rappel, cet appel d'offres national et international est adossé à un cahier des charges obligeant les investisseurs nationaux et étrangers à produire et assurer le montage local des équipements industriels de production et de distribution des énergies renouvelables, notamment les panneaux photovoltaïques. Mme Zerouati a également évoqué le projet de «stratégie relative aux énergies renouvelables», qu'elle soumettra également au gouvernement. Ce qui veut dire que le précédent programme en la matière adopté par le gouvernement de l'époque va peut-être connaître quelques correctifs et ajouts. Il convient de souligner que le gouvernement compte réaliser pour les besoins du marché national, sur la période 2015-2030, 22 000 MW, dont plus de 4500 MW seront réalisés d'ici 2020. Pour ce faire les pouvoirs publics vont développer le photovoltaïque, l'éolien à grande échelle et les filières de la biomasse, de la cogénération et de la géothermie avec l'introduction du solaire thermique (CSP) à partir de 2021. Les capacités en énergies renouvelables seront installées selon les spécificités de chaque région : région du Sud, pour l'hybridation des centrales existantes et l'alimentation des sites éparses compte tenu de la disponibilité des espaces et de l'important potentiel solaire et éolien de ces régions; région des Hauts-Plateaux pour leur potentiel d'ensoleillement et de vent avec possibilité d'acquisition des terrains; région du littoral selon la disponibilité des assiettes de terrain avec l'exploitation de tous les espaces tels que les toitures et terrasses des bâtiments et autres espaces non utilisés. Les besoins complémentaires pour d'autres domaines d'application, tels que le résidentiel, l'agriculture, le pompage, les ressources en eau, l'industrie, l'éclairage public et les services, sont intégrés dans la capacité totale du photovoltaïque. La réalisation du programme permettra d'atteindre à l'horizon 2030 une part de renouvelables de près de 27% dans le bilan national de production d'électricité. Le volume de gaz naturel épargné par les 22 000 MW en renouvelables, atteindra environ 300 milliards de m3, soit un volume équivalant à 8 fois la consommation nationale de l'année 2016. Le séminaire qui s'est tenu à Oran mardi dernier, dédié à la promotion de projets innovants en économie verte, organisé conjointement par le R20 Med, l'Ecole nationale polytechnique Maurice-Audin (Oran) et l'Ecole des mines de Saint-Etienne (France), vise principalement la valorisation des projets innovants de développement et d'investissement en économie verte, selon ses organisateurs. Il constitue aussi un outil pour la formalisation d'un réseau d'acteurs nationaux impliqués dans les projets innovants verts et bancables. On apprendra également que cet évènement s'inscrit également dans le cadre d'un Master spécialisé de grandes écoles relatif aux projets innovants pour l'économie verte, mis en œuvre et initié par R20 MED en partenariat avec l'Ecole des mines de Saint-Etienne et l'Ecole nationale polytechnique d'Oran depuis novembre 2016. Dans sa première promotion 2016-2017, 16 cadres nationaux algériens provenant de toutes les régions du pays ont été formés pour renforcer les capacités et l'expertise nationale au niveau des institutions et organismes économiques (publics et privés) et des collectivités territoriales pour le montage de projets urbains techniquement et économiquement viables. Le partenariat avec R20 MED vise la réalisation et la conception d'un programme pilote dans l'économie verte au niveau de la wilaya d'Oran. Il s'agit d'un programme qui intègre l'économie circulaire, à travers notamment la valorisation des déchets par le recyclage et qui porte sur trois thématiques, à savoir la valorisation et la gestion des déchets, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Z. A.