Le chanteur d'expression kabyle, Mohand Azerzour, est décédé dimanche passé, à l'hôpital de Sidi Aïch, à Béjaïa, à l'âge de 73 ans, après avoir lutté des mois durant contre la maladie, a annoncé sa famille à l'APS. Le chanteur d'expression kabyle, Mohand Azerzour, est décédé dimanche passé, à l'hôpital de Sidi Aïch, à Béjaïa, à l'âge de 73 ans, après avoir lutté des mois durant contre la maladie, a annoncé sa famille à l'APS. Auteur, compositeur, interprète, Cheikh Mohand, comme aimaient à l'appeler ses fans, est arrivé tardivement à la chanson, mais a réussi rapidement à s'imposer comme un des artistes les plus doués de sa génération, notamment à Seddouk, sa ville natale, et dans toute la vallée de la Soummam, où il a particulièrement brillé. Né d'une mère poétesse, qui l'a bercé dès sa tendre enfance par les chants séculaires de la Kabylie. Après l'indépendance de l'Algérie, Mohand Azerzour rejoint l'enseignement en tant que enseignant de langue française au primaire, sillonnant ainsi, au gré des mutations, plusieurs villages de la région de Seddouk. Il a commencé à s'intéresser au chant en faisant partie de la troupe de son village. En 1967, il s'est acheté sa première mandole pour se consacrer à la chanson. Il a commencé à se faire connaître lors du centenaire du soulèvement de l'insurrection de 1871, célébré dans son village durant un mois. Il a participé avec sa première chanson intitulée Seddouk Fellak Atsghanigh. Depuis, il est en vogue en composant plusieurs chansons à succès qui ont fait de lui une célébrité régionale. Amateur de poésie et de textes finement ciselés, et féru de musique populaire traditionnelle kabyle, labels de sa quête d'authenticité, il n'a cessé d'enchaîner les succès. En 1989, il fait un succès avec Tamaaytul (la belle affaire), une complainte d'amour sur fond d'histoire, qui fait un tabac dans toutes les chaumières. Puis il réédite le coup avec Ddu Ddu (avance) et Ulach Snat avant de finir avec Zirururu, un insecte annonciateur du printemps, qui le place désormais en haut de l'affiche. Il s'est fait un compagnon de taille, un chanteur populaire comme lui, Si Omar en l'occurrence. Ils formaient la paire et enflammaient les scènes lors des galas. C'est en 1990 qu'il a enregistré sa première cassette de six chansons. En 1995, il créera une chorale dont il est musicien et c'est sa fille Louiza qui chantait avec sa voie suave de mésange. La chorale a édité un CD. Azerzour a formé toute une génération de chanteurs amateurs dont son propre fils. Pourtant, la chanson professionnelle, il ne l'a exercée que comme violon d'Ingres. Et c'est peut-être là que se situe son autre mérite. Azerzour en effet a été éducateur toute sa vie, du moins jusqu'à sa retraite. Il a été enseignant de musique formant des cohortes d'élèves et forgeant, notamment en musique, des dizaines de talents. L'annonce de son décès, a jeté l'émoi dans toute la vallée de la Soummam où, en plus de sa notoriété de musicien, il était apprécié pour son engagement pour la culture Berbère, sa générosité envers les démunis et surtout son humilité. Un hommage lui avait été rendu à l'occasion de ses 40 ans de carrière par l'association Sidi Ali Oumerzeg de Takaâtz, dans la commune de Seddouk R. C.