Si les rapports entre les deux responsables restent tendus d'ici la reprise de la compétition, il serait fort probable que le président de la LFP soit le premier à remettre les clés de la maison Y aurait-il de l'eau dans le gaz entre les présidents de La Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, et de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheireddine Zetchi ? Ce n'est pas a exclure si compte est tenu du constat fait par Zetchi lors de la rencontre avec les présidents de clubs. En effet, il a dit «regretter» l'absence de Kerbadj auquel il concède la qualité «d'acteur majeur du football national». Episodiquement, des confrères ont évoqué, lors de circonstances particulières et notamment lors de crises ponctuelles du football national, l'incompatibilité d'humeur entre le premier président de la Ligue de football professionnel et le nouveau président de la Fédération. En fait, les faits de casus belli entre les deux principaux dirigeants du football remontent même à l'ère Raouraoua et, finalement, se sont à chaque fois conclus par des congratulations à l'occasion d'évènements obligatoirement rassembleurs. Toutefois, s'agissant d'une rencontre pareille, plutôt importante, Mahfoud Kerbadj s'est à deux reprises absenté, même si pour la deuxième celui-ci, selon Zetchi, se serait excusé. Néanmoins, faudrait-il quand même préciser l'importance de cette deuxième rencontre à laquelle le président de la LFP a fait faux bond. Il s'agit en effet de celle réunissant un aréopage représentant la Caisse nationale d'assurance sociale et les représentants de la FAF, d'autant plus que l'essentiel de l'ordre du jour tournait autour d'un dossier qui n'arrête pas de polluer la compétition nationale, à savoir l'épuration de la situation des clubs en matière de cotisations sociales et surtout la résorption du grand contentieux financier existant entre la Cnas et les clubs. Comme ça, tout sportif lambda considérait légitimement que ledit contentieux était sur la table, que depuis le temps que ce dossier y avait été déposé la situation avait évolué. Or, ne voilà-t-il pas qu'au cours de la rencontre de lundi passé Zetchi informe les représentants des clubs de son étonnement face «à deux feuilles vides de contenu en guise d'accord entre l'ancienne FAF et la Cnas. Il n'y avait aucune trace des 32 milliards à payer… il n'y avait rien du tout… on a repris les négociations à zéro». Ce qui ne peut que laisser dubitatif le commun des mortels notamment à la lecture de cette information donnée par un confrère en temps réel en décembre 2016 et surtout reprenant les propos tenus par le président de la LFP : «La convention a été signée par Mahfoud Kerbadj et le directeur général de la CNAS, Tidjani Hassen Haddam. Le président de la FAF a remis au DG de la Cnas un chèque de 32 milliards de centimes, payant ainsi les arriérés des clubs auprès de cette caisse sociale depuis le 1er juillet 2010. Conformément au décret 16-152 du 23 mai 2016, les cotisations sociales des joueurs professionnels se feront sur la base d'un salaire maximum de 270 000 DA.» Avec, cette déclaration publique, le président de la FAF aurait voulu venir à l'affrontement direct avec celui de la LFP qu'il n'y serait jamais aussi bien pris. L'objectif ? Mettre tout responsable du football national face à ses responsabilités et rappeler quelque part que jusque-là la transparence n'a jamais été une qualité au sein des deux institutions sportives que sont la FAF et la LFP. Une FAF que Zetchi n'épargne pas puisqu'il lancera sans ambages sa vérité sur ce qu'il appelle «l'héritage» : «J'ai trouvé une situation très difficile à gérer. Un héritage lourd et on a voulu à tout prix me faire endosser les problèmes accumulés depuis une quinzaine d'année», a-t-il déclaré. Et tout est dans le «On», qui pourrait s'avérer une sorte de groupe occulte duquel pourrait faire partie l'actuel président de la LFP, que certains confrères n'hésitent pas à dépeindre comme encore très proche de Mohamed Raouraoua, lequel n'aurait toujours pas digéré une sortie par la petite porte. Conclusion : si les rapports entre les deux responsables restent tendus d'ici la reprise de la compétition, il est fort probable que le président de la Ligue de football soit le premier à remettre les clés de la maison. En effet, sa propension à vouloir quitter les lieux à chaque fois qu'il y a la moindre nue se confirme pour une fois de manière… définitive. Ce qui arrangerait sans doute la fédération. A. L. Kerbadj «consterné», justifie son absence Le président de la Ligue de football professionnel (LFP) Mahfoud Kerbadj s'est dit «consterné» par le communiqué publié lundi par la fédération algérienne de football (FAF) à son égard, suite à son absence lors de la réunion tenue au Centre technique national de Sidi Moussa entre le président de la FAF Kheireddine Zetchi et les présidents des clubs professionnels. Dans un communiqué publié mardi sur son site officiel, la LFP a affirmé que Kerbadj «n'a pas été convié à la réunion qui s'est tenue lundi 24 juillet entre le président de la FAF et les présidents des clubs» contrairement à ce qu'a rapporté la FAF. L'instance fédérale a «regretté» lundi soir dans un communiqué l'absence du président de la LFP «qui a été invité à prendre part à ce conclave en sa qualité d'acteur majeur du football national pour permettre une discussion plus riche sur le devenir de la pratique footballistique en Algérie». Une cacophonie qui prouverait le «malaise» entre les deux structures depuis l'élection de Kheireddine Zetchi le 20 mars dernier en remplacement de Mohamed Raouraoua. «Le président de la LFP est consterné par le contenu du communiqué de la FAF (....) La LFP n'a été destinataire d'aucune invitation à cette réunion, ni au président de la LFP ni à la Ligue», conclut l'instance dirigeante de la compétition professionnelle en Algérie. APS