Cette lutte plonge le football professionnel algérien dans une situation de crise alors qu'il se débat dans des problèmes illimités. C'est à une guerre des communiqués entre la Fédération algérienne de football et la Ligue du football professionnel à laquelle on a droit en ce moment. Une bataille qui fait ressortir une divergence entre les présidents des deux instances. Le premier, celui de la FAF, Kheireddine Zetchi, reproche au deuxième, Mahfoud Kerbadj, de fuir ses responsabilités et de ne pas assister aux réunions qu'il organise et qui concernent le devenir du football professionnel. «Contrairement aux autres présidents de ligue, le président de la Ligue du football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, n'était pas présent à la réunion du bureau fédéral (du 27 juillet, Ndlr) sans s'excuser ni mandater un membre du bureau de la LFP pour le remplacer. Le bureau fédéral déplore cette situation et appelle à clarifier rapidement la situation de la Ligue du football professionnel vis-à-vis de la FAF», est-il écrit dans le dernier communiqué de la FAF qui date de jeudi soir. Le président de la LFP ne s'est pas justifié pour cette absence mais on peut croire qu'elle fait suite à celle de la réunion du 24 juillet entre le président de la FAF et les présidents des clubs professionnels. Selon la Fédération, Kerbadj avait été invité pour prendre part à cette réunion mais le président de la LFP a répondu qu'aucune invitation en ce sens ne lui avait été adressée, parlant même de «consternation» en prenant connaissance des révélations de la FAF. Kerbadj en position de faiblesse ? La crise a pris de l'ampleur quand Kerbadj n'aurait pas daigné, selon le communiqué de la Fédération, assister aux réunions avec les services de la CNAS en vue de trouver des solutions au problème du surendettement des clubs vis-à-vis de l'organisme de la sécurité sociale. «Le problème des dettes des clubs vis-à-vis de la CNAS devrait être réglé par la Ligue du football professionnel en sa qualité d'organisme chargé de gérer les activités et les compétitions des clubs professionnels, dont les joueurs et entraîneurs, en leur qualité de salariés, doivent être couverts par la sécurité sociale. Or, face à la menace brandie par la CNAS à l'encontre des clubs défaillants en matière de cotisations et devant l'incapacité avérée de la LFP et de la précédente direction de la FAF à régler définitivement ce problème, le président de la FAF a pris l'initiative d'aller à la rencontre de la direction de la CNAS, afin de trouver une solution définitive qui serait la plus avantageuse pour les clubs professionnels. Or, la LFP, pourtant partie prenante dans ce problème, a brillé par son absence à deux des trois réunions initiées par la FAF avec la CNAS. Pour ce qui est de la première, M. Kerbadj y avait été invité et il avait confirmé sa présence la veille de sa tenue, mais non seulement il n'y a pas assisté, mais il n'avait même pas daigné s'en excuser ne serait-ce que par un message téléphonique. Lors de la deuxième, la LFP avait délégué son vice-président, M. Faouzi Guellil, qui a collaboré pleinement et de manière très professionnelle avec la FAF, mais sont président avait récidivé en marquant son absence lors de la troisième réunion, tenue la semaine passée, toujours sans s'en excuser, apporter une justification ou mandater un de ses collaborateurs pour le représenter. Le vice-président de la LFP, M. Guellil, qui avait représenté la Ligue à la deuxième réunion et qui a toujours fait montre de disponibilité vis-à-vis de la FAF, a été sollicité pour le suppléer, mais il s'est excusé de ne pas pouvoir le faire, affirmant avoir reçu instruction de M. Kerbadj de ne plus assister aux réunions avec la CNAS. Il se révèle que cette troisième réunion a été décisive puisqu'un accord global a été trouvé entre la FAF et la CNAS et un procès-verbal officiel de réunion a été établi par la CNAS», est-il rapporté dans le communiqué de la Fédération qui invite Mahfoud Kerbadj à «clarifier sa position concernant les rapports qu'il doit entretenir avec elle.» Voilà de quoi plonger le football professionnel algérien dans une situation de crise alors qu'il se débat dans des problèmes illimités. Il faut savoir que la LFP n'active que par délégation de la FAF et que si celle-ci le voulait elle pourrait lui retirer cette délégation qui entraîne automatiquement la suspension de l'organe délibérant de la LFP (alinéa 3 de l'article 7 des statuts de la LFP). Autant dire que Kerbadj et le comité exécutif de la LFP peuvent, à tout moment, être «dégommés» de cette structure. Une éventualité qui pourrait se produire si la tension venait à persister et l'autorité de la FAF à être remise en cause.