Doit-on croire les responsables de la Sonelgaz quand, en matière de coupures de courant, ils donnent pour récurrent argumentaire la hausse des températures ? Jusque-là, dans leur majorité les Algériens n'ont jamais pris pour argent comptant ces explications assez souvent données dans des conditions particulières, autrement dit quand excédés par les coupures et indépendamment de leur situation géographique certaines populations n'hésitent pas à sortir dans la rue pour témoigner de leur grogne. Parfois de manière plutôt violente. Il faudrait pourtant s'y résoudre et raisonnablement accepter l'argumentaire en question même si, en son temps et plus particulièrement durant les années 2009 à 2012, les mêmes responsables de l'importante entreprise nationale auraient certainement eu encore plus de mérite à concéder qu'en sus des raisons naturelles invoquées la faillite de l'homme était également à proximité. En effet, il ne faudrait pas exclure également les mauvaises précisions faites par anticipation pour un exercice donné et rapidement prises à défaut en raison d'une demande (consommation) hors normes. Et de l'aveu des dirigeants mêmes de la Sonelgaz ce n'est pourtant pas faute d'insuffisance de production, loin s'en faut même. Preuve en est que pratiquement depuis l'année 2012, les coupures sont de moins en moins fréquentes, à telle enseigne que le mot très en vogue de délestage qui barrait les titres de presse quotidiennement durant la saison estivale ne fait plus partie du vocabulaire largement usité en ces temps. Au cours des dernières quarante-huit heures, l'opérateur économico-industriel en question a fait l'annonce pour la journée du lundi dernier d'un pic de consommation, qui a atteint 14 182 MW, en augmentation par rapport à un autre enregistré en 2016 et évalué à 12 839 MW, soit, en termes de pourcentage, un taux de 10,8%. Il serait encore bon de préciser que le pic enregistré en 2016 avait déjà été dépassé la veille, atteignant 13 881 MW. Or, ce qui ne peut être ignoré parce qu'impossible qu'elles passent inaperçues, ce sont les journées caniculaires enregistrées à travers l'ensemble du pays depuis près d'une semaine. Le thermomètre taquinant allègrement les 45° dans des villes telles Annaba, Constantine, Guelma, Saïda, Bel Abbes, Chlef, Relizane… Et la Sonelgaz n'exclue pas, voire prévoit, de nouvelles pointes de consommation dans les semaines à venir. La solution idéale étant une modération dans la consommation de la part des usagers durant des tranches horaires précises : 13h-16h et 20h-23h. Faudrait-il encore que ces derniers réagissent de manière citoyenne à une sollicitation somme toute ordinaire et dont l'avantage, si celle-ci est favorablement accueillie et surtout suivie d'effet, ne peut que rejaillir sur l'ensemble des populations. Cela, même s'il parait pour le moins difficile, pour ne pas dire relevant du plus grand sacrifice pour certaines populations, notamment celles encore plus éprouvées par leur implantation géographique, à l'exemple du Sud du pays, d'y obtempérer non pas par refus délibéré de souscrire à un acte avant tout citoyen, mais en raison des capacités humaines naturelles, notamment pour les personnes âgées, malades chroniques et en bas âge à résister, voire seulement à pouvoir faire face à une canicule qui monte en puissance de jour en jour sans que tout individu concerné ne dispose de moyens à même d'atténuer un temps soit peu ses souffrances ou, dans le meilleur des cas, de raffermir ses résistances et reculer ses limites pour quelques heures seulement. Il faudrait quand même juste rappeler qu'entre-temps l'Algérien a, quasiment de manière darwinienne, modifié son comportement, devenant à son corps défendant de plus en plus dépendant d'artifices externes que, toutes proportions gardées, la génération précédente n'a jamais connu. Mais avec tout ce qui se dit en matière de réchauffement climatique, il s'agit là d'une toute autre histoire et d'un tout autre débat. A. L.