Si le projet venait à être approuvé, la loi électorale pourrait, dans un proche avenir, connaître un amendement dans le sens d'une meilleure représentativité des femmes, et ce dans le souci de l'adapter aux nouvelles dispositions de la Constitution amendée. Un groupe de députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) a soumis récemment une proposition dans laquelle ils sollicitent des partis politiques de présenter des listes électorales avec un minimum de 30% de femmes en respectant ce taux à travers toutes les wilayas du pays. Selon les précisions de la déléguée des auteurs de l'amendement, Mme Saliha Djeffal, l'amendement proposé pourrait toucher les articles 80 et 101 de l'ordonnance 07-97 du 6 mars 1997 portant loi organique relative au régime électoral. La proposition en question, ajoute Mme Djeffal, est actuellement au niveau du gouvernement et se fixe comme objectif de combler un vide dans la loi organique, sachant que l'article 31 bis, introduit dans la Constitution lors du dernier amendement, stipule que «l'Etat œuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les assemblées élues. Les modalités d'application de cet article sont fixées par la loi organique». Les auteurs de l'amendement estiment, par ailleurs, que la représentativité des femmes au sein des institutions politiques demeure en deçà du niveau escompté même 47 ans après l'indépendance, avec seulement 7% de femmes députées à l'APN, soit 29 femmes des 389 députés et 3% au Conseil de la nation, avec 5 femmes parmi les 144 membres. La députée FLN rappelle, en outre, qu'au niveau des Assemblée locales, la représentativité de la femme «est très loin» du niveau requis, avec seulement deux femmes présidentes d'APC sur les 1 541 communes que compte le pays, et aucune femme présidente d'une Assemblée nationale de wilaya (APW). La situation politique des femmes, estime-t-elle, dans ce sens, est en nette contradiction avec le progrès enregistré dans tous les secteurs, notamment l'évolution effrénée de la scolarisation des filles et la forte présence des jeunes filles aux universités. Sur le plan de la représentativité de la femme dans les assemblées élues, l'Algérie occupe ainsi la 120e place au niveau international, alors que la Tunisie et le Maroc occupent respectivement les 36e et 94e places. Au plan africain, des pays comme l'Afrique du Sud, le Mozambique, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie comptent plus de 30% de femmes députés dans leurs assemblées respectives. Des associations féminines de différents horizons n'ont eu de cesse, depuis deux décades, d'appeler à la nécessité d'ouvrir davantage d'espaces politiques à la femme et une meilleure égalité des chances avec les hommes. Si des acquis ont été enregistrés à la suite de l'amendement de quelques articles du code de la famille, le chemin reste encore long à parcourir pour arracher d'autres victoires, en premier lieu celle qui concernera les mentalités. M. C.