Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales semble avoir réussi à faire passer son projet de révision de la loi électorale. Le débat organisé jeudi, en plénière, à l'Assemblée nationale, dominé par un consensus enregistré au sein des groupes parlementaires de l'alliance présidentielle, FLN-RND-MSP, ouvre la voie à l'approbation de ces amendements par la majorité des élus. Le vote de ces amendements est prévu aujourd'hui à l'APN. Les députés des petites formations politiques et les Indépendants relayés par ceux du RCD, ont rejeté les amendements introduits à la loi électorale lesquels, d'après les propos des intervenants lors de la séance des débats, ne sont pas en adéquation avec les dispositions de la Constitution. Jeudi, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, intervenant devant les députés, a, dans ses réponses aux interrogations de ces derniers, souligné la nécessité de préserver le processus démocratique en Algérie en veillant à trouver les meilleurs moyens susceptibles de donner une base nouvelle à l'édification démocratique. Le ministre a évoqué, dans ce sens, "les graves dérapages pouvant survenir lors des échéances électorales", précisant que le projet en question est en mesure de trouver les moyens efficaces qui limiteront ces dérapages. Il mettra l'accent sur le maintien du système de la proportionnelle proposé dans le régime électoral. Un système qui, d'après lui, garantit une large représentation des différentes formations et tendances politiques, tout en "comblant les lacunes". Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales est catégorique pour affirmer que "le scrutin à la proportionnelle est un moyen d'ancrer le régime démocratique en Algérie dans le but de préserver le régime électoral". Les dispositions de la nouvelle loi électorale énoncent que pour solliciter le suffrage des électeurs, le candidat doit avoir "un ancrage et une assise significative, précisant que le candidat doit être parrainé, soit par au moins 5% des électeurs inscrits dans la circonscription électorale, soit par un parti politique ayant une assise politique nationale confirmée". Les nouvelles dispositions introduites dans le régime électoral énoncent qu'un parti politique sera considéré comme ayant une assise nationale lorsqu'il aura obtenu lors de l'une des trois dernières élections ayant précédé l'échéance électorale envisagée, soit 4% des suffrages exprimés au niveau national, répartis dans 25 wilayas à raison d'au moins 2 000 voix dans chacune de ces wilayas, soit un nombre respectable de représentants nationaux ou locaux. Pour cela, il faut disposer d'un minimum de 600 élus nationaux ou locaux répartis dans au moins 25 wilayas avec un minimum de 20 élus dans chaque wilaya. Selon le législateur, les partis qui n'auront pas rempli ces critères et ces conditions "ne feront l'objet d'aucune exclusion ni restriction dans leurs activités politiques. Ils seront soumis lors des échéances électorales à l'exigence d'un parrainage en faveur de leurs listes par au moins 5% des inscrits dans chacune des circonscriptions où ils présentent des candidats, au même titre que les candidatures indépendantes". A la lumière de ces amendements, les élections locales de novembre prochain seront négociées par le FLN-RND-MSP - FFS-PT-RCD-FNA-MRN-Ennahdha et éventuellement des Indépendants. Les formations politiques non retenues dans cette liste, à la faveur de ces nouveaux amendements crient au scandale.