Nouvel appel aux femmes algériennes pour s'engager efficacement dans la défense de leurs droits à la libre expression et action mais aussi dans la lutte contre la discrimination et l'obligation d'obéissance. L'appel est lancé par les femmes du Front des forces socialistes (FFS, regroupées au sein d'un forum qui promet le changement au nom des valeurs universelles. «C'est à nous de prendre en mains notre destin. Nous devons nous prendre en charge correctement pour défendre nos droits à la liberté d'expression, au travail, à l'éducation… Dénonçons l'oppression! Engageons-nous dans un combat commun pour l'égalité et la liberté!» lancera le Dr Faïrouz Bouamama, secrétaire nationale à la condition féminine. Une sollicitation qui trouve bien sa réponse dans l'assistance, composée essentiellement d'étudiantes en droit désireuses de s'engager dans le militantisme féminin et politique. La rencontre a eu lieu, jeudi dernier, au siège du parti, en présence du son premier secrétaire général, Karim Tabbou, ainsi que de deux spécialistes en droit, le Dr Yahiaoui, enseignant à l'université de Tizi Ouzou et Me Badia Gaoua, ancienne avocate. Parmi l'assistance, il y avait aussi des garçons, étudiants ou non, qui ont montré beaucoup d'intérêt au débat, s'y engageant de façon remarquable par des appels au respect de la femme qui est «une fleur», «un soleil», «sans laquelle l'homme ne pourra jamais vivre». Dans son intervention, qui n'a malheureusement pas accroché les présents, sans doute à cause du fait que l'intervenant s'est plus basé sur le côté théorique de la question, s'attardant sur des faits anciens au détriment de ceux de l'actualité d'aujourd'hui, le Dr Yahiaoui a longuement insisté sur la nécessité de revenir aux principes de l'islam, à la tolérance en islam pour défendre les droits de la femme. Abondant dans ce sens, Me Gaoua qui s'est distinguée par une maîtrise parfaite de la problématique du jour, attirant donc l'attention de toute l'assistance, soutient que les principes de la religion musulmane ne sont pas en contradiction avec les droits revendiqués par les femmes à travers le monde. Bien au contraire : «L'islam a donné tous ses droits à la femme. C'est lui qui l'a libérée. Malheureusement, cet islam égalitaire est perçu aujourd'hui comme une religion obscurantiste.» Mme Gaoua accuse les gouvernants de tous les temps, dans le monde musulman, d'avoir donné une mauvaise interprétation aux textes du saint coran pour légitimer leur emprise sur la femme. «C'est l'instrumentalisation du religieux par le politique qui a fait de la femme un être inférieur.» Parlant de la situation de la femme algérienne, l'avocate exprime son étonnement du niveau de réflexion de celle-ci : «Je constate que de plus en plus de femmes acceptent aujourd'hui la soumission. Beaucoup d'entre elles sont pourtant instruites». Et de poursuivre : «La société algérienne est en train de reculer… Nous constatons un regain de l'obscurantisme». A l'issue de cette rencontre-débat, les femmes du FFS ont signé une résolution qui appelle à l'engagement pour un combat commun : «Mobilisons-nous pour que la femme cesse d'être un simple objet de l'histoire… Nous sommes pour un Etat de tous les citoyens qui reconnaît et sacralise la citoyenneté, laquelle doit avoir pour corollaire l'égalité.» Concernant le prochain rendez-vous électoral, les femmes du FFS affirment : «Nous saluons la résolution du boycott du scrutin.» K. M.