«Le taux d'avancement des travaux de l'autoroute Est-Ouest a atteint 60%. Certains tronçons seront livrés en 2008 et d'autres fin 2009», a déclaré jeudi dernier le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, lors de la première rencontre qui a regroupé les responsables des 25 entreprises publiques relevant de son secteur au Cercle de l'armée de Beni Messous, en rappelant au passage que le délai de livraison de cet immense projet, tel que mentionné dans les cahiers des charges est prévu pour 2010. En clair, le ministre a laissé entendre que l'avancement enregistré dans les travaux relevant de son secteur est dû non seulement aux «instructions fermes» données aux entreprises réalisatrices des projets, mais également au «suivi permanent» des travaux de sa part. Les 25 entreprises qui ont été, pour rappel, «détachées» du département de Temmar au mois de février dernier, sur décision du conseil de gouvernement après avoir relevé de la Société de gestion des participations (SGP), n'ont pas échappé, elles non plus, à la politique appliquée par Amar Ghoul qui promet des aides financières et menace de sévir en cas de retard. C'est surtout sur le plan du délai de réalisation que le ministre s'est montré intraitable en brandissant même la menace du retrait de leur contrat à certaines entreprises qui ne respectent pas les délais. «Désormais nous sommes votre partenaire, et nous vous accompagnerons durant tout le trajet. Le ministère des Travaux publics va améliorer la situation et les performances de vos entreprises, notamment en réglant vos problèmes», a promis d'emblée le ministre. «Désormais il n'y aura plus de raisons pour justifier les retards ainsi que la mauvaise qualité des travaux», menace-t-il. En s'interrogeant sur l'immense retard enregistré par certaines entreprises dans leurs travaux, qualifié à juste titre, d'«inacceptable», le ministre que «des comptes» vont être exigés. «A l'avenir, nous aurons un plan de charge très chargé. Je vais vous donner des projets gré à gré, et c'est à vous d'honorer vos engagement», martèle Ghoul, avant d'ajouter : «Je n'accepterai pas des P-DG et des responsables de bureaux, mais des fonctionnaires qui travaillent sur le terrain en surveillant régulièrement l'état d'avancement des projets.» Sur un autre registre, le ministre des Travaux publics a indiqué que la maîtrise de la gestion interne de l'entreprise, considérée comme le pivot de toute réussite, le respect des délais, et surtout un travail de partenariat demeurent, à ses yeux, les paramètres pouvant contribuer, à coup sûr, au développement de ce secteur. En évoquant le partenariat, il dira qu'il ne s'agit nullement de l'«ouverture du capital» des entreprises, mais de «travailler ensemble» avec des sociétés privées nationales et étrangères. En marge de cette rencontre, M. Ghoul a annoncé que cette rencontre précède une autre, qui réunira la tutelle avec les entreprises privées. A l'issue de ces deux rendez-vous, sera organisée une rencontre regroupant la tutelle et les entreprises publiques et privées. S'agissant par ailleurs des contraintes et problèmes empêchant ces entreprises d'évoluer, M Bendehmane, président des SGP Sintra TP, a expliqué que ces dernières «luttent», entre autres, contre les pratiques bureaucratiques rencontrées avec les administrations. «L'entreprise fait face à un ensemble de problèmes. Ce sont les retards dans l'exécution des mesures d'accompagnement bancaires, le retard de paiement, la rareté des matières premières telles que le bitume ainsi que les lenteurs administratives dans les passations des contrats» énumère-t-il. Pour boucler la boucle, M. Bendehmane dira qu'il existe plusieurs entreprises qui ont hérité de dettes depuis bien des années. S. B. Les SGP Sintra TP en chiffres : Surfant sur les chiffres, M Bendehmane a fait savoir que le chiffre d'affaires réalisé par les SGP Sintra TP, qui regroupe 25 entreprises publiques a atteint, durant l'exercice écoulé 48 milliards de dinars, alors qu'en 2006, il était à 40 milliards de dinars, et en 2003 le CA n'a pas dépassé les 29 milliards de dinars, soit une croissance annuelle de l'ordre de 15%. Concernant le nombre d'effectifs, ces entités employaient durant 2007, pas moins de 23 000 fonctionnaires. Sur les 25 entreprises concernées, 6 étaient déstructurées, et 8 se trouvaient dans la zone dite de «prudence». S. B.