Photo : Sahel Par Fella Bouredji Au lendemain du grand jour de l'élection présidentielle, l'euphorie et l'enthousiasme ont mis du temps à gagner les rues d'Alger. Pour fêter la réélection du président de la République, les citoyens n'ont pas bousculé leurs habitudes du vendredi mais ont préféré attendre sagement la fin de la journée pour exprimer leur joie, pour ceux qui en ont ressenti, bien sûr. Car l'heure n'est pas à l'unanimité. Les attitudes et les sentiments des citoyens en ce vendredi restent mitigés. Certains ont vécu cette réélection avec indifférence et calme. D'autres affichent une satisfaction telle de ce scrutin qu'ils sont allés jusqu'à défiler sur les routes avec drapeaux brandis par les fenêtres, affiches recouvrant les portières de leurs véhicules, le tout sur fond de youyous à s'écorcher le gosier. D'autres encore vivent la nouvelle modérément ou même parfois avec insatisfaction. Mais les citoyens comblés fêtant l'événement sans retenue l'ont emporté sur le reste. Ils ont marqué cette fin de journée. Plusieurs cortèges de voitures ont défilé à coups de klaxon répétés dans les rues de la capitale. De la Grande-Poste à la place des Martyrs. Du Sacré-Cœur à la rue Didouche. A Sidi Yahia. Même spectacle. Des cortèges de voitures décorées d'affiches et des slogans de Bouteflika. Avec à leur bord des passagers qui ne cachent pas leur enthousiasme, applaudissements, youyous, etc. Suivis par des camionnettes projetant de la musique à fond, ces cortèges festifs n'ont pas suscité l'adhésion des piétons pour autant. Ils paraissaient même en contraste avec l'indifférence généralisée dans certains quartiers comme Hydra, notamment. Mais il n'en était pas de même à El Biar où, au boulevard Bougara, l'enthousiasme était plus visible du côté des piétons. C'est la magie de la zorna qui a opéré. Ils étaient près d'une trentaine de personnes rassemblées autour d'une troupe de zorna qui exécutait pour elles des rythmes saccadés mais aussi des danses entraînantes.