Une flambée de typhoïde, à la faveur de mauvaises conditions de vie. Dans certaines régions du pays, l'accès à l'assainissement est presque inexistant. A titre d'exemple, ce quartier de la ville de Jijel où résident les 55 personnes atteintes de cette maladie. Habitations précaires, défaut de réseau public d'assainissement, branchements illicites au réseau d'alimentation en eau potable, d'où le phénomène de cross connexion, en somme tous les ingrédients favorables à une épidémie. Alors qu'on la croyait éradiquée, la typhoïde, cette maladie médiévale, brave le troisième millénaire, tout comme la tuberculose, la méningite, la gale et la peste qui ont fait des ravages dans les siècles lointains. La précarité a ouvert le chemin à toutes ces maladies qui semblent développer une résistance. L'absence d'hygiène et la malnutrition sont également des facteurs à risque pouvant favoriser l'émergence d'épidémies. Ces maladies dites de la pauvreté trouvent un terrain favorable dans l'habitat précaire. Les bidonvilles renferment tous les éléments en mesure de favoriser les maladies et constituent une faune pour des épidémies susceptible de se déclarer à tout moment en l'absence de commodités. Ce sont en tout cas de véritables bombes à retardement dont l'éradication tarde à se faire. C'est le cas de la cité Harraten où la flambée de fièvre typhoïde s'est déclarée il y a quelques jours. Il faut dire que c'était prévisible. Un tel état des lieux ne pouvait que favoriser une poussée de MTH et devait nécessairement alerter les pouvoirs publics. Ce qui n'a pas été le cas. Il a fallu que cette cité devienne un terrain pour la survenance de maladies et qu'une épidémie de typhoïde surgisse pour que les pouvoirs publics prennent des mesures pour approvisionner les habitants en eau potable et mettre fin aux branchements sauvages à l'origine de la contamination. C'est seulement maintenant qu'ils ont décidé de l'éradication de ce site en évacuant les familles et en les relogeant. Force est de constater en tout cas que c'est en milieu urbain qu'il y a risque de voir ce genre d'épidémies se déclarer, alors que le taux de raccordement au réseau d'approvisionnement en eau potable et au réseau d'assainissement est en augmentation. Certaines communes, à travers le pays, notamment dans la capitale, ont été touchées par l'épidémie ou, du moins, l'ont frôlée. L'hygiène, elle, tarde à être gérée convenablement par les municipalités. Il est inconcevable que la gale ou la peste subsistent en ce troisième millénaire. R. M.