La fièvre de typhoïde continue encore de sévir dans notre pays. Cinquante-cinq cas confirmés de personnes atteintes de fièvre typhoïde ont été enregistrés dans la ville de Jijel, au niveau de la cité Harraten, et ce sur un total cumulé de 107 personnes hospitalisées, selon le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Sur les 107 personnes admises à l'hôpital pour suspicion de fièvre typhoïde, 20 ont regagné leurs domiciles, tandis que les autres sont restées pour recevoir les soins nécessaires. Le manque d'hygiène est à l'origine de cette fièvre, car, selon le ministère de la Santé, tous les cas sont originaires de la cité Harraten, où ils résident dans des habitations précaires dépourvues de réseau public d'assainissement et alimentées en eau par des branchements illicites sur le réseau d'alimentation en eau potable, qui ont provoqué un cross connexion (mélange de l'eau potable avec de l'eau usée) et ainsi cette poussée épidémique. En visite de travail et d'inspection à Jijel, suite à cette flambée épidémique de fièvre typhoïde, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, a présidé avec le wali de Jijel une réunion de travail qui a permis de passer en revue les mesures qui ont été prises pour arrêter la source de contamination et assurer un approvisionnement régulier des habitants de la cité en eau potable. Lors de cette séance, il a été annoncé que le programme de relogement de l'ensemble des familles recensées a été accéléré afin de procéder à leur recasement dans un délai n'excédant pas un mois. Le ministre s'est par la suite rendu à l'hôpital Mohamed Seddik Benyahia, où il a pu constater la disponibilité de tous les moyens nécessaires quant à la bonne prise en charge des patients. Une équipe de spécialistes en épidémiologie et en microbiologie avait été dépêchée sur les lieux dès l'apparition des premiers cas de fièvre typhoïde le 4 avril dernier, selon M. Barkat. Rappelons, par ailleurs, que l'Etat est, selon le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, déterminé à éradiquer l'habitat précaire, considéré comme première source de toutes les épidémies et maladies dont l'origine est le manque d'hygiène, et ce à travers la mise en œuvre de différents programmes d'habitat. Le ministre a indiqué, en marge d'une visite de travail à Tissemsilt le mois dernier, que ce phénomène apparu dans les années 60 et qui a pris une proportion alarmante dans les années 90, ne peut être éradiqué dans un temps court, mais des moyens conséquents sont mis en place pour l'inscription de nouveaux projets d'habitat chaque année, précise M. Moussa. Le président de la République, M Abdelaziz Bouteflika, a, lui aussi,durant la campagne électorale, promis d'éradiquer ce phénomène, qui non seulement est à l'origine de plusieurs maladies mais donne une mauvaise image de nos villes, surtout la capitale. Brahim Mahdid