Les chiffres rendus publics par les directions des services agricoles concernant la production céréalière sont rassurants quant aux résultats attendus de la campagne moissons-battage 2008/2009. Réussira-t-on à effacer les résultats catastrophiques de la campagne précédente ? Une période durant laquelle, faut-il le rappeler, la production était des plus faibles avec 17,3 millions de quintaux pour une moyenne annuelle de 34 millions de quintaux (la culture étant menée sur une superficie moyenne ensemencée de 3,2 millions d'hectares avec une surface à potentiel avéré de 1,2 million d'hectares) ces dix dernières années pour des volumes d'importation beaucoup plus importants. L'Algérie importe en effet annuellement entre 50 et 60 millions de quintaux, soit 60% de sa consommation. Ce qui coûte cher à l'Etat. La période durant laquelle les prix ont flambé à l'échelle internationale (deuxième semestre de 2008) n'ont fait que dévoiler davantage la fragilité de la filière céréalière en Algérie et montrer sa forte dépendance à l'importation des besoins nationaux en céréales, lesquels sont sans cesse en augmentation alors qu'en parallèle les recettes algériennes en hydrocarbures observent depuis le début de la crise financière une courbe ascendante. Il est donc urgent d'instaurer un système productif efficace dans ce domaine pour limiter les achats de l'extérieur. Les résultats attendus cette année permettront sans nul doute de réduire la facture céréalière ou, du moins, d'entamer la réduction pour la poursuivre durant les années à venir. Dans ce cadre, on compte beaucoup sur la campagne 2008-2009 qui a démarré dans plusieurs wilayas et pour laquelle d'importants moyens ont été mobilisés du côté du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. L'objectif en effet, selon le département de Rachid Benaïssa, est de réussir cette campagne à travers notamment la structuration des céréaliculteurs dans des coopératives, afin de faciliter le travail et le rôle de l'administration de manière à assurer un travail professionnel entre les différents acteurs de la filière qui a connu au cours de ces dernières années beaucoup de difficultés (au-delà des aléas climatiques), à l'origine de la faiblesse des rendements, donc du recours massif à l'importation. D'où la nécessité de la redresser. Pour cela, le ministère de l'Agriculture a élaboré un plan d'action pour la période 2010-2014. Et ce, dans le cadre de la nouvelle politique agricole où la céréaliculture fait partie des filières dites «stratégiques» Les principaux axes de cette politique ont trait au développement de la production des semences et à l'élargissement de la superficie irriguée qui devrait s'étendre à 350 000 hectares au lieu de 300 000 actuellement. Ces mesures visent à densifier la production de céréales à raison de 53,7 millions de quintaux/an à l'horizon 2014, dont 36 millions de quintaux de blé, selon les prévisions du ministère de l'Agriculture où l'objectif est d'assurer la sécurité alimentaire du pays sur la base des orientations du président de la République dont les grandes lignes ont été largement abordées lors de la conférence nationale sur l'agriculture de février dernier tenue à Biskra. Une conférence durant laquelle l'accent avait été mis sur la nécessité de mettre en place une stratégie pour la filière céréalière S. I.