A l'ouest, à l'est comme au sud du pays, là où les surfaces emblavées en semences de céréales tous types confondus, ont connu un saut quantitatif, il est attendu de bons résultats. En vue de la réussite de la campagne moissons-battage 2009, toutes les dispositions ont été prises et rien n'a été laissé au hasard. Tous les intervenants dans cette opération se sont mobilisés et ont coordonné leurs efforts pour assurer à l'opération une totale réussite, notamment en ce qui concerne le stockage et le paiement sans retard des céréaliers. Ces derniers, faut-il le rappeler, sont plus nombreux cette année du fait du soutien de l'Etat pour améliorer la production céréalière nationale. En effet, au vu des disposions prises par le ministère de l'Agriculture pour encourager la production, de nombreux agriculteurs ont consacré leur superficie à la culture de blé tendre ou dur. Un engouement né de la décision de l'Etat de baisser de 20% le prix des engrais outre son engagement à en assurer la livraison dans les délais, à acheter les récoltes des agriculteurs à des prix avantageux avec paiement immédiat de la valeur des céréales et à fournir aux agriculteurs le matériel agricole nécessaire aux opérations de labours-semailles, la mise à la disposition des agriculteurs des moissonneuses-batteuses ainsi que l'aménagement de 600 sites au niveau national pour le stockage des récoltes de céréales. En clair, c'est tout un dispositif pour encourager les fellahs à se consacrer davantage à ce type de culture qui jusque-là était réservé à des agriculteurs plus nantis financièrement ce qui permettait à ces derniers de mener à terme leur campagne labours-semailles. Autre facteur ayant eu un impact probant chez les agriculteurs, le fait que les pouvoirs publics aient maintenu la décision prise en 2007 d'acheter du blé auprès des agriculteurs au prix des cours internationaux. Ce qui, somme toute, n'a pas laissé indifférents bon nombre de fellahs, qui avaient abandonné depuis belle lurette ce type de cultures faute de rentabilité (prix à la vente décourageant et surtout par l'effet de sécheresse répétitive). Certes, le montant des livraisons à raison de 4 500 DA le quintal de blé dur, de 3 500 DA le quintal de blé tendre et de 2 500 DA le quintal d'orge livré par les producteurs auprès des CCLS sont pour beaucoup dans ce net et vif engouement au retour à la céréaliculture et de façon accrue dans beaucoup de nos exploitations agricoles. Nonobstant le fait de la bonne année pluviométrique enregistrée en septembre 2008 et avril 2008, il faut croire que l'octroi de crédit de campagne sans intérêt aux producteurs de céréales est pour beaucoup dans le surplus de récolte attendu par rapport aux campagnes précédentes. D'ailleurs, les estimations des récoltes annoncées ici et là à l'issue de la campagne moissons-battage qui va se terminer cette année dans les délais et cela du fait que la tutelle a pris un ensemble de mesures en ce sens. A savoir particulièrement mettre à la disposition sur le terrain d'un nombre important de moissonneuses-batteuses et avoir ordonné aux responsables des sites de stockage de récoltes d'assurer des permanences pour ne pas diminuer la cadence des livraisons. Dans plusieurs wilayas les estimations de récoltes ont été largement dépassées Au jour d'aujourd'hui, toutes les prévisions de récolte avancées il y a un mois et demi et plus par les Directions des services agricoles se confirment et parfois mêmes sont revues à la hausse. Et pour preuve dans la wilaya de Tiaret il est attendu cette année, si le problème de disponibilité de matériels agricoles comme les moissonneuses-batteuses ne venait pas à se poser, une production en matière de céréales qui devrait dépasser la barre des quatre millions de quintaux, un record national, selon la direction des services agricoles de cette wilaya à vocation agropastorale. Pour leur part, les services agricoles de la wilaya de Mascara prévoient de stocker plus d'un million de quintaux de la totalité de la production. Dans la wilaya de Khenchela, on prévoit une production de céréales, toutes espèces confondues, de plus d'un million de quintaux à l'issue de la campagne moissons- battage. Dans ce même contexte, une récolte de plus de 1,2 million de quintaux de céréales est attendue dans la wilaya de Constantine au terme de la campagne de moissons-battage lancée le 20 juin dernier, sur une superficie de plus de 65 000 ha, indique la DSA de Constantine. Plus au sud, dans la wilaya d'Adrar, où l'irrigation se fait sous pivot mobile, une récolte de plus de 20 000 quintaux de céréales a été réalisée au titre de la campagne moissons-battage 2009 au niveau des deux greniers d'El Feth, commune d'Aïn Zedjmir et Stah Azzi, commune de Zaouïa de Kounta, selon la direction des services agricoles (DSA) d'Adrar. On notera par ailleurs que dans cette wilaya il est attendu un rendement moyen de 40 qx à l'hectare. En outre, une production de l'ordre de 2,5 millions de quintaux de céréales, toutes variétés confondues, est attendue à l'issue de la saison de moissons-battage dans la wilaya de Sétif, soutient la DSA de cette wilaya. En revanche, la production céréalière devrait enregistrer cette année une baisse à Annaba où l'objectif prévisionnel porte sur «moins de 300 000 quintaux», fait savoir la DSA de Annaba. Ce déclin serait dû, selon cette direction, aux eaux de pluie stagnantes au niveau des champs de blé. La DSA explique aussi que la stagnation des eaux pluviales -près de 1 000 millimètres de précipitations ont été enregistrés dans la région entre septembre 2008 et avril 2009 - a favorisé la prolifération de tous genres de parasites, «ce qui a influé négativement, aussi bien sur la qualité que sur la quantité de la production céréalière». Les estimations de récoltes du ministère de l'Agriculture se confirment Le docteur Rachid Benaïssa avait annoncé lors de ses dernières sorties médiatiques que les estimations de récoltes se sont confirmées et parfois ont été dépassée. Selon, le premier responsable du secteur la moyenne de production sera de près de 30 quintaux à l'hectare dans plusieurs wilayas. Benaïssa a aussi avancé que cette moyenne va permettre l'augmentation du stock national des céréales, notamment le blé, comme elle va aussi avoir des conséquences positives sur les importations céréalières du pays qui vont baisser en 2009 par rapport aux années précédentes. Pour rappel, sur une facture alimentaire de 8 milliards de dollars d'importations en 2008, les achats extérieurs de céréales ont absorbé pas moins de 3,12 milliards de DA (chiffres de l'ONS), ce qui représente 6, 35 millions de tonnes de blés dur et tendre, contre 4,85 millions de tonnes en 2007, soit une augmentation de 30%. Explication de la hausse des importations en céréales : une faible production en 2008. En effet, la production céréalière nationale en 2008 s'est soldée par un volume de 21 millions de quintaux, soit une baise de 50% par rapport à l'année 2007 (41 millions de quintaux). Actuellement, la consommation de céréales est estimée à 200 kg par habitant et par an. Ce qui donne une moyenne de 70 millions de quintaux rien qu'en blé dur et tendre. Du coup, nous sommes encore loin de l'autosuffisance dans cette principale denrée alimentaire. Néanmoins, ce grand écart entre les besoins de consommation et les capacités de production actuelles pourrait être réduit et c'est d'ailleurs une priorité. D'autant que l'autosuffisance est possible, tout au moins en blés dur et tendre. Preuve en est : dans une même région, les rendements sont différents. Deux agriculteurs mitoyens ont des résultats diamétralement opposés. Pendant que l'un enregistre un rendement de 60 q/ha, son voisin arrive difficilement à atteindre les 10, voire 12q/ha. C'est donc là toute la problématique : une incapacité structurelle à améliorer les rendements. Z. A.