En prévision du lancement de la campagne moisson-battage, les services chargés du secteur de l'agriculture, dans la wilaya de Aïn Defla, livrent une véritable course contre la montre, selon la propre expression de Achour Merazka, directeur des services agricoles de la wilaya et ce, pour réussir toutes les opérations liées à cet événement de haute importance pour les fellahs de cette wilaya à forte vocation agricole. Pour ce faire, assure le même responsable, tous les moyens aussi bien matériels qu'humains sont mobilisés pour mener d'abord des actions de sensibilisation en direction des agriculteurs et les convaincre d'adhérer volontairement et massivement au dispositif leur permettant de remettre leur production auprès de la CCLS (Coopérative des céréales). En échange, ils pourront bénéficier des avantages et facilités accordés par l'Etat, à savoir la garantie d'un prix de 4500 DA le quintal de blé dur, 3500 DA le quintal de blé tendre et 2500 DA pour l'orge, a encore indiqué la même source. Les responsables du secteur espèrent, ainsi, voir d'autres céréaliculteurs adhérer à ces dispositifs de soutien afin de garantir une meilleure moisson que celle de l'année précédente. A ce jour, on dénombre déjà quelque 3000 céréaliers ayant bénéficié de ce dispositif sur 10 000 céréaliculteurs que compte la wilaya. Pour venir à bout des hésitations qui persistent parmi les agriculteurs concernés, la DSA (Direction des services agricoles), en collaboration avec la CCLS, envisage d'augmenter les points de collecte, surtout à proximité des zones de grandes cultures. Celles-ci sont portées au nombre de 20, soit 8 de plus par rapport à la campagne précédente. Le premier responsable de la DSA affirme, au demeurant, que toutes les conditions sont réunies pour une saison agricole appréciable, y compris les conditions climatiques, tout en ajoutant que la période s'étalant de novembre à mars a été exceptionnelle en termes de pluviosité, puisqu'il est tombé plus de 400mm de pluie durant cette période, soit l'équivalent d'une année de pluie ordinaire. Craintes des caprices de la météo En outre, fera encore remarquer notre interlocuteur, ces précipitations sont venues au moment opportun. Par ailleurs, il y a lieu de signaler l'apport positif des barrages, particulièrement celui de Sidi Ahmed Bentaïba ayant atteint plus que sa capacité avec 75,18 millions de m3. Sur un autre plan non moins important, à savoir celui du stockage, les pouvoirs publics n'ont pas lésiné sur les moyens en réquisitionnant toutes les infrastructures jusque-là inexploitées dans l'espoir de passer de 200 000 quintaux stockés l'année précédente à 800 000 qx pour la prochaine récolte. Dans le même chapitre, la DSA a instruit la CCLS afin de louer des hangars à cet effet. A cela s'ajoutent les moyens matériels mis à la disposition des céréaliculteurs, dont notamment 400 moissonneuses-batteuses. En préparation de ladite campagne, dont le lancement est prévu pour le mois de juin prochain, les instances concernées ont tenu plusieurs réunions pour rappeler à tous les intervenants, les objectifs assignés au secteur dans le cadre de la nouvelle stratégie initiée par le ministère de l'Agriculture et l'obligation de résultats à laquelle ils doivent se soumettre, a encore précisé le premier responsable du secteur au niveau local. Ce dernier ne manquera pas, à cet égard, de rappeler que le rendement de la production céréalière ne doit pas être inférieur à 2 millions de quintaux. Toutefois, l'heure n'est pas à l'optimisme béat chez ce même responsable, qui nous fera part de craintes, justifiées selon lui, quant aux caprices d'une météo de plus en plus imprévisible, évoquant en ce sens des cas de saisons difficiles où les vents chauds, en cette période de l'année, ont été préjudiciables à la filière par le passé. L'année écoulée, cette filière a d'ailleurs enregistré un déficit en production de l'ordre de 30% avec 2000 ha partis en fumée à cause des incendies. Signalons enfin, que d'énormes moyens matériels et humains sont déployés, ces derniers jours, au niveau des champs céréaliers pour circonscrire des foyers de la rouille jaune, un champignon qui touche les céréales et qui a affecté plus de 200 ha dans plusieurs communes, nous a révélé la même source. Cette maladie bactérienne se propage très rapidement et ses conséquences sur la production peuvent s'avérer désastreuses si l'on n'intervient pas avec célérité et efficacité, avertissent les responsables du secteur.