De notre correspondant à Annaba M. Rahmani Le complexe sidérurgique ArcelorMittal est encore une fois dans la tourmente et il est fort possible que la situation dégénère pour aboutir à un affrontement entre travailleurs si la Centrale syndicale n'intervient pas au plus vite. Un conflit «syndico-syndical» oppose le secrétaire général par intérim M. Smaïl Kouadria et certains délégués syndicaux qui l'ont agressé lui et les membres du bureau pour empêcher la tenue du conseil syndical le 7 du mois en cours. Les délégués ne voulant pas des élections pour le renouvellement du bureau s'étaient déplacés pour empêcher par la force la tenue dudit conseil. Très vite la nouvelle s'est répandue au sein du complexe et les travailleurs de tous les ateliers ont accouru pour prêter main-forte à leur secrétaire général. Heureusement la situation ne dégénéra pas et le conflit a été très vite contenu avec cependant le report du conseil à une date ultérieure. La situation n'est pas pour autant réglée puisque le bureau du syndicat de l'entreprise n'a pas été élu par les sections syndicales des différents ateliers qui avaient été installées le 21 septembre 2008 et donc n'ayant aucune légitimité s'agissant de la gestion des conflits collectifs du travail. Ce bureau assure juste la transition et ne peut aller aux négociations prévues le 1er juillet avec l'employeur sur la question des salaires, la classification des postes et autres problèmes relatifs à la sécurité du travail. Pour le secrétaire général par intérim, cela constitue un manquement préjudiciable et pose un «sérieux problème de légitimité» qu'il faut régler au plus tôt. Une résolution adoptée à la majorité par les sections syndicales en appelle à l'union territoriale, à la fédération et à la Centrale pour procéder aux élections et à l'installation du bureau du syndicat de l'entreprise et, ainsi, mettre fin à ce conflit qui ne peut que nuire à l'intérêt des travailleurs et à celui de l'organisation syndicale. Un appel a été lancé à l'ensemble des travailleurs pour qu'ils se rassemblent devant le siège du syndicat au niveau du complexe demain, dimanche 10 mai, afin d'exprimer leur refus devant ces pratiques et leur mobilisation et leur adhésion à un syndicat fort et représentatif qui défendrait au mieux leurs intérêts. Hier, l'agitation au niveau du complexe était à son comble et la situation ne s'était pas encore calmée. Il faut dire qu'il y a trop d'intérêts en jeu au niveau du complexe, la gestion du conseil de participation, les œuvres sociales et bien d'autres ont aiguisé l'appétit de certains parce que bien des scandales sont encore étouffés et il faudra là aussi une autre enquête pour assainir la situation. Le rassemblement prévu demain peut dégénérer et donner lieu à des situations incontrôlables. La maison Sidi Saîd peut en pâtir, c'est le dernier bastion UGTA qui lui reste et il faudra qu'elle fasse vite, très vite…