Créée officiellement en février 2007 à Marrakech, l'Union maghrébine des employeurs (UME), qui rassemble les cinq organisations patronales des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) tiendra aujourd'hui et demain sa première réunion à Alger. Les opérateurs économiques du Maghreb tenteront durant ces deux jours de mettre en place les bases d'une économie régionale. Un consensus s'est déjà dégagé entres les cinq organisations dont les représentants se pencheront essentiellement sur les moyens de développer la complémentarité économiques des pays du Maghreb. Une complémentarité absente en dépit de son importance. Et ce d'autant que le besoin de travailler ensemble s'accentue actuellement en raison de la crise économique mondiale qui risque de peser lourd sur les économies de la région à court terme. Cette question, c'est-à-dire l'impact de la crise sur les pays du Maghreb, sera d'ailleurs largement débattue durant ces deux jours, selon le président de la Confédération algérienne du patronat, M. Boualem M'rakech, qui animait mardi dernier une conférence de presse sur les objectifs de ce premier forum entre hommes maghrébins à laquelle le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy devait assister, selon l'annonce faite par le président de la CAP. Mais, finalement, Lamy ne sera pas à cette rencontre d'Alger qui verra par ailleurs la présence de quelques membres du gouvernement, d'un représentant de l'Organisation des nations unies (ONU) et du numéro deux du Fonds monétaire international (FMI). La présence du FMI à ce rendez-vous sera sans nul doute l'occasion de revenir sur la nécessité de mettre en place un marché commun en intensifiant les échanges entre les pays de la région et en lançant aussi la Banque maghrébine d'investissement et de commerce (BMICE). Pour le FMI et pour la Banque mondiale (BM), ces mesures auront des effets bénéfiques puisqu'elles permettront aux pays de la région de constituer un bloc cohérent et de s'ouvrir en rangs unis sur le reste du monde. Sur un autre plan, l'UME est appelée à jouer un rôle dans l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens de la région ainsi que dans la création et la préservation de l'emploi. Il ne s'agit pas de remettre sur le tapis les discours pleins de promesses mais de concrétiser ce projet à travers des mesures efficaces susceptibles d'apporter un plus aux économies de la régions et de booster les relations interrégionales. Les conclusions de cette rencontre, qui seront contenues dans la déclaration d'Alger, devraient donc prendre en charge les attentes des populations maghrébines lasses d'être bercées par des engagements sans lendemain. La Confédération algérienne du patronat (CAP), l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), le Conseil du patronat libyen (CPL) et la Confédération nationale du patronat mauritanien (CNPM) membres de l'UME réussiront-ils à relever le défi de dépasser les blocages politiques ? S. I.