Cette entité régionale s'inscrit dans le cadre de la volonté de promouvoir le rôle de l'UMA à l'échelle méditerranéenne et internationale. Fondée dans l'euphorie le 17 février 1989 à Marrakech, l'Union du Maghreb arabe (UMA) ne cesse, depuis, de faire du surplace. Les rencontres entre les responsables des cinq pays membres (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) n'ont abouti qu'à peu ou prou sinon à aucun résultat positif. Décidée, et saluée par les présidents Abdelaziz Bouteflika et Zine El Abidine Ben Ali, lors de la commémoration du 18e anniversaire de l'UMA, les principales organisations patronales relevant de ces pays ont créé, samedi à Marrakech, l'Union maghrébine des employeurs (UME) à la tête de laquelle a été élu le Tunisien, Hadi Djilali. Sa raison d'être, à en croire ses concepteurs, «est de promouvoir les opportunités d'investissement et de partenariat économique entre les hommes d'affaires de l'UMA.» La triste histoire de cette institution arabe, handicapée de naissance, nous apprend qu'elle est toujours ce bateau sur cale dont le démarrage est hautement conditionné. Tout au long des ses quatorze ans d'existence, l'UMA n'a été capable ni d'aider ces principaux membres, le Maroc et l'Algérie pour ne pas les nommer, à résoudre le problème qui les oppose depuis la fin de 1974, attisé par un clash entre l'ego des deux présidents, Hassan II et Houari Boumediene, ni de faire avec. Alors elle persévère dans son être et fait semblant d'exister. Aujourd'hui, on s'interroge si la création de l'UME est réellement apparue aux yeux de ses fondateurs comme la solution idoine ou uniquement un corollaire inéluctable après l'échec total du volet politique. La seconde suggestion est, apparemment, la plus appropriée. L'Union des employeurs, faut-il le préciser, a été créée par les présidents des Confédérations des entreprises de l'Algérie (Boualam M'rakach), de Tunisie (Hadi Djilali), du Maroc (Moulay Hafid Alami),de Libye (Chabbane Brahim El Mounastir) et de Mauritanie (Mohamed Lafdal Ould Batah). Lors de cette assemblée, qui a eu lieu à Marrakech, le Royaume chérifien, la Mauritanie ainsi que la Tunisie ont été représentées par des ministres tandis que l'Algérie et la Libye ont délégué des diplomates en poste à Rabat. La création de l'UME sera-t-elle le déclic qui mettra sur les rails une UMA déjà mal nommée et mal constituée? La création de l'UME, ont souligné ses fondateurs, s'inscrit dans le cadre de la volonté de «promouvoir le rôle de l'UMA, ainsi que le raffermissement du partenariat à l'échelle méditerranéenne et internationale.» Mais aussi, «l'intégration économique dans le Maghreb», ont-ils ajouté. Le 10 février dernier, rappelons-le, les cinq ministres représentant les Etats de l'UMA se sont réunis dans la capitale marocaine dans le but de renforcer l'intégration économique et financière de cet organisme. Un décollage économique s'avère comme «l'unique issue» à suivre. Un impératif surtout quand on sait que les échanges commerciaux intermaghrébins ne dépassent guère 2% du volume total du commerce extérieur des cinq pays membres de l'UMA. D'où la nécessité de se mesurer à d'autres unions, notamment asiatiques.