Les candidats au baccalauréat subissent, la deuxième semaine de mai, l'épreuve d'éducation sportive et physique. Une épreuve obligatoire, conformément à la décision du ministre de l'Education nationale Aboubekeur Benbouzid, prise dans le cadre de la réforme éducative. Les disciplines prévues sont la vitesse (800 mètres pour les garçons, et 600 m pour les filles), le saut en longueur, le lancer de poids (5/kg pour les garçons et 3 kg pour les filles) et, enfin, le demi-fond. «Toutes les conditions humaines et matérielles sont réunies pour le bon déroulement de ces épreuves», indique M. Hamis Abdelhamid, directeur de l'établissement Mouloud Belkacem de Dar El Beida, à l'est d'Alger. Celle-ci, a enregistré 7 281 candidats scolarisés, dont 5 985 passeront le bac sport. Ce qu'il y a lieu de relever, c'est le taux de dispense qui a nettement diminué. «Le taux de la dispense oscille entre 2 et 3% à l'échelle nationale, notamment du côté féminin. Les filles n'ont plus recours à des subterfuges et ne cherchent plus d'excuses pour ne pas pratiquer le sport scolaire», souligne à ce propos un enseignant de l'éducation sportive et physique (ESP) rencontré sur les lieux de l'examen. Pour les élèves dispensés de la pratique du sport, les filles dans leur majorité, seuls les médecins de l'hygiène scolaire sont habilités à délivrer la dispense en question ou valider celles émises par les médecins exerçant au niveau des CHU (centres hospitalo-universitaires) ou par des spécialistes. La mentalité et le regard des parents portés sur cette discipline ont changé. Ce qui explique la baisse du nombre de dispenses en comparaison des années précédentes. «Les parents sont devenus plus tolérants, notamment à l'égard des traditions, des coutumes et de la religion», explique encore le même enseignant en EPS. Les candidates affirment de leur côté n'avoir même pas pensé à être dispensées pour quelque motif que ce soit, même pas par rapport à l'interdiction parentale. D'autant plus que cette matière est devenue obligatoire dans le cursus scolaire de l'élève. «Au début, mes parents étaient contre à cause de la mixité, surtout que je porte le hidjab. Mon père n'arrivait pas à comprendre que c'est une matière comme toutes les autres et qu'elle est de surcroît obligatoire. Il refusait même de me parler», raconte Yasmine. «Finalement mes parents ont accepté pour une seule raison : la matière est obligatoire.» Essoufflées après les épreuves, d'autres affirment qu'elles ne peuvent pas se passer de cette discipline. «On se sent équilibrées en pratiquant le sport. Il nous soulage et déstresse notamment en cette période pénible des préparations pour le bac.» Il faut noter que la note de cette épreuve aide les candidats dans leur réussite au bac. Sérénité et esprit de compétition au niveau de ce centre d'examen où les candidats concourent toutefois séparément. Cette année aussi, les établissements scolaires n'ont pu respecter la règle de la mixité, pourtant exigée par le ministre. «C'est pour éviter plusieurs problèmes, comme la timidité pour les filles, la gêne et d'autres problèmes relatifs au comportement inacceptable de certains élèves», explique un responsable. Vêtues d'un survêtement et en tenue décontractée avec un foulard sur la tête, les candidates se disent satisfaites du bon déroulement de cet examen, notamment du soutien moral des encadreurs. Au lycée Mouloud Kacem, le chef de service de la scolarité et des examens de l'académie-est d'Alger, M. Djaafar Ahmed, souligne que tous les moyens sont mis à la disposition des élèves et du personnel chargé de l'encadrement. La dernière discipline de cette matinée, le demi-fond, se déroule sous le regard attentif des encadreurs et des membres du jury. Tout a été prévu en cas d'accidents. Une équipe médicale (un médecin et un infirmier), des éléments de la Protection civile, une ambulance, et des éléments de la Sûreté nationale sont présents. «Tous ces moyens sont présents au niveau de tous les centres d'examen», précise le représentant de l'académie-est d'Alger. Par ailleurs, et bien que notée avec un coefficient 1, cette matière constitue un espoir pour les futurs bacheliers. Pour le barème, ce dernier est appliqué selon l'âge et la performance de chaque élève, dans chacune des épreuves. Ainsi les quatre épreuves comptabilisées constituent la note finale de l'examen du bac sportif. Cette note ne sera connue que le jour J, celui des résultats, sur le relevé de note du bac au mois de juillet. Les épreuves prendront fin le 20 mai prochain, tel qu'annoncé par le ministre, alors qu'au niveau de certains établissements, elles se sont achevées mardi dernier. N. B. BEM en chiffres Au niveau d'Alger-est, les chiffres avancés par le chef de service de scolarité et des examens de l'académie, M. Djaafar Ahmed, montrent que les élèves accordent une grande importance à l'éducation physique et sportive.Sur les 14 456 candidats scolarisés, dont 9 541 filles et 7 484 passeront cette année l'épreuve du BEM sportif. A travers ces chiffres, on constate que les filles sont majoritaires par rapport aux garçons. Ils appuient également le constat sur à la baisse de la demande de dispense dans cette matière. Le taux de participation est estimé, selon le représentant de l'académie est d'Alger, à 93 %, alors que celui de la dispense est de 7 %. Cela explique le changement de mentalité et du regard de la famille algérienne sur le sport scolaire, souligne-t-il. Un bon signe pour l'éducation sportive et physique. N. B.