«Nous allons poursuivre dans la même voie l'application du programme du président de la République», a déclaré lundi dernier Ahmed Ouyahia, juste après sa nomination à la tête de l'Exécutif. Ainsi, le nouveau chef du gouvernement s'attellera à mettre en œuvre ce qui reste du programme présidentiel qui s'articule essentiellement autour de la relance économique. C'est la grosse tâche qui attend M. Ouyahia car différents secteurs économiques n'arrivent toujours pas à démarrer. La clé de la relance, c'est-à-dire la réforme, peine en effet à être appliquée sur le terrain. C'est en somme le fossé entre les politiques économiques mises en place et leur application. Les spécialistes l'ont soulevé à maintes reprises. Lundi dernier, un enseignant à l'Ecole nationale d'administration (ENA) a clairement dit : «L'Etat qui mène la politique économique n'a pas de relais dans l'administration.» C'est là le hic. C'est donc à ce dossier lourd que s'attaquera le successeur de Belkhadem. Et ce, en mettant en place les relais de l'Etat à travers les différentes institutions économiques qui ont besoin aujourd'hui de bons gouvernants pour mener à bon port le programme présidentiel à travers ses différents volets. A commencer par le monde des finances et des banques. Certes, plusieurs pas ont été franchis ces deux dernières années en matière de réforme bancaire, mais beaucoup reste à faire. Le rythme est lent. Ce qui porte atteinte au climat des investissements. Les opérateurs économiques nationaux et étrangers l'ont d'ailleurs relevé : «Le climat des investissements reste toujours contraignant même s'il y a eu des avancées.» A ce niveau, le nouveau chef de l'Exécutif a du pain sur la planche. Idem pour la gestion de la problématique du foncier industriel dont le règlement facilitera la mise en application de la stratégie industrielle annoncée en grande pompe il y a plus d'une année (en février 2007) sans que les moyens de son application soient définis. Cette stratégie est toujours au stade du débat en Algérie. Sur le plan agricole, le PNDA (Plan national de développement agricole) a montré ses limites. Les scandales qui ont éclaté ces derniers temps, notamment l'affaire de la GCA (Générale des concessions agricoles) et la pénurie de la pomme de terre en 2007 témoignent du marasme dans lequel se débat ce secteur vital de l'économie nationale. L'autre secteur à redresser, ce sont les postes et télécommunications, marquées également par de nombreux dysfonctionnements. De manière sommaire, le travail d'Ouyahia et de son équipe gouvernementale sera axé sur les chantiers économiques de manière à assurer la croissance économique tant attendue. S. I.