M. Ahmed Ouyahia tiendra, aujourd'hui, son premier conseil de gouvernement, quatre jours après sa nomination par le chef de l'Etat à la tête de l'exécutif. Ce conseil s'inscrit dans le cadre de la continuité de la mise en œuvre du programme du président Bouteflika et la définition des priorités en fonction des données socioéconomiques du pays. Selon le chef du gouvernement, la prochaine bataille pour l'Algérie est le changement des mentalités.M. Ouyahia, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse qu'il a tenue hier, à l'hôtel Aurassi, à la clôture du 3e congrès ordinaire de son parti, a déclaré qu'il va exercer ses prérogatives au sein du gouvernement, ajoutant que pour ce qui est de la réunion du conseil de gouvernement, l'application du programme présidentiel est une évidence mais il y aura une consultation entre les membres de l'exécutif. Le chef du gouvernement, qui a longuement parlé dans son discours d'ouverture du congrès du RND de la dépendance envers les hydrocarbures et envers les marchés extérieurs pour ce qui est de l'alimentation, a affirmé, hier, que le problème est dans l'absence d'harmonie dans la mise en œuvre du programme présidentiel. Dans ce cadre, il a rappelé l'initiation, en 2005, du programme de soutien à la relance économique initié par le chef de l'Etat qui a été suivi par la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il évoquera ensuit l'élaboration, en 2006, des programmes complémentaires pour le sud et les Hauts-Plateaux, une période qui devait être suivi, selon M. Ouyahia, par la partie relative au soutien à l'investissement et à l'économie, ce qui ne signifie pas "la construction des écoles ou autres". Ce sont là les orientations du nouveau chef du gouvernement. A ce titre, il a réaffirmé que le coût des projets inscrits dans le cadre du programme quinquennal est de 200 milliards de dollars, rappelant que le président Bouteflika avait parlé de 189 milliards de dollars lors de l'interview qu'il a accordée au journal Qatari "Al-Arab". Dans le même contexte, il a souligné que le programme de développement de l'agriculture (PNDA) roule comme une mise à niveau de l'agriculture, cependant, sa réussite ou pas reste à discuter. Pour M. Ouyahia, "l'investissement demande beaucoup de choses" tout en insistant sur le fait que cet investissement "ne doit pas être l'apanage d'une seule partie mais il faut qu'il y'ait une contribution et une contrepartie". "Ouyahia réclame la peine de mort pour les détournements d'argent" Revenant sur le changement dans les mentalités et la bureaucratie, il a cité le cas de la création d'emplois par l'Ansej, en indiquant que selon le bilan de 2007 le nombre de dossiers acceptés par ce mécanisme d'encouragement à l'emploi a chuté. Et pourtant, depuis 2003 il y a eu un décret et des réformes relatives aux démarches bancaires auxquelles 6 banques ont adhéré. Mais le constat fait à l'heure actuelle est que "ça ne bouge pas", a dit M. Ouyahia.Interrogé sur la bureaucratie, il a affirmé que la lutte sera sans pitié et dur à gagner pour "réduire" les effets de ce problème, ajoutant que la longue bataille est celle contre la crise des mentalités. A ce titre, il a donné en exemple, le blocage qui sévit au niveau des assemblées des collectivités locales. Il déclarera à ce sujet : "je suis pour la peine de mort pour les auteurs de détournement d'argent, comme pour ceux qui se rendent coupables de violence contre les enfants, les personnes âgées et les auteurs de kidnappings". Répondant à une question sur l'application de la nouvelle grille des salaires, il a affirmé que l'augmentation des salaires a été appliquée et elle ne va pas être arrêtée, il ne reste plus qu'à calculer l'aspect de comptabilité par rapport au point indiciaire. Il affirmera, néanmoins, que ses convictions n'ont pas changé dans ce cadre, en précisant que la fiscalité hors hydrocarbures englobe les salaires et les pensions alors que le budget de fonctionnement représente 247 % de la fiscalité ordinaire.Enfin, le SG du RND a affirmé son soutien à la révision de la Constitution et à un troisième mandat pour le président Bouteflika. D'ailleurs, une résolution a été adoptée par le congrès du parti dans ce sens.Par ailleurs, dans la déclaration socio économique du congrès , le RND considère que la bataille du développement met en jeu désormais la paix sociale et la stabilité économique du pays mise à mal, notamment par la dépendance totale envers les hydrocarbures . A ce titre, les congressistes ont appelé à la libération de cette dépendance et à la création de richesses diversifiées.