De notre envoyée spéciale à Alexandrie Samira Imadalou Créativité, compétitivité, innovation, recherche, développement technologique, réglementation transparente, sensibilisation, confiance… Ce sont autant de termes qui sont revenus tout au long du débat sur l'économie fondée sur la connaissance (EFC). Un débat instructif animé durant quatre jours à la Bibliothèque d'Alexandrie dans le cadre de l'atelier sur les stratégies de développement de l'EFC dans les pays de la région MENA organisée par la Banque mondiale. A l'issue de cette rencontre clôturée jeudi et qui a constitué un lieu d'échanges d'expériences, le message à retenir est la nécessité pour les pays de cette région d'accélérer le passage à l'EFC. L'Algérie peut le faire, selon les animateurs de l'atelier qui ont principalement retenu la disponibilité et la volonté politique à entrer de plein fouet dans le monde de l'EFC. La définition des outils de mise en œuvre du plan de développement rural présentée par Mme Djehiche, conseillère au ministère de l'Agriculture constitue un exemple concret de l'EFC à travers l'un de ses piliers, à savoir la gouvernance. Cependant, il y a lieu de prendre en charge de manière effective l'ensemble des piliers de l'EFC en accélérant les réformes. «Le système de créativité est l'une des bases de l'EFC», ont estimé les conférenciers selon lesquels l'erreurà éviter est d'importer les modèles mais de faire des recherches en intensifiant la collaboration entre le monde de la formation et le monde de l'emploi. Une importance devrait également être accordée au secteur privé pour réussir à mettre en place un tissu de PME/PMI innovantes. En matière de pratique ou, en d'autres termes, de plans d'action, il s'agit d'identifier clairement les projets à réalisation rapide «sans tergiverser et sans perdre de temps à peser les faiblesses et les forces». L'idéal de l'avis des experts est d'entamer le processus. D'ailleurs, dans les débats à l'issue de la présentation des plans d'action par pays (Algérie, Tunisie, Maroc, Qatar, Koweït et Arabie saoudite), l'accent a été mis sur ce point. De même sur la nécessité de faire face aux résistances exprimées de part et d'autre. Car, faut-il le noter et c'est le cas dans la majorité des pays de la région MENA, même si la volonté d'aller vers l'EFC est clairement exprimée, les résistances sont bien là. D'où l'importance de la communication et de la sensibilisation. Un point sur lequel les experts se sont longuement attardés. Par ailleurs, les animateurs de l'atelier n'ont pas manqué de revenir sur la crise économique mondiale. «Cette crise a montré qu'il y a un besoin de faire des réglementation transparentes parce que les problèmes sont issus de la mauvaise gestion. Il y a donc lieu d'innover dans ce domaine», a souligné l'un des intervenants. Mais globalement, on considère que la crise économique ne fait que démontrer le besoin d'instituer l'EFC. Au sujet des expériences étrangères, la méthode coréenne a fait l'objet d'un exposé détaillé. La Corée coorganisatrice de l'atelier par le biais de son Institut de gestion et de dé développement a réussi son passage. La mise en place d'un réseau industriel très performant est un exemple édifiant de ce saut qualitatif. L'atelier d'Alexandrie a, en outre, permis aux participants de lancer les préparatifs du sommet arabe sur l'EFC prévu en novembre prochain à Tunis avec la collaboration de l'Organisation islamique pour la culture et l'éduction.