De notre envoyée spéciale à Alexandrie Samira Imadalou «Il est temps de passer à l'acte et de penser à des actions réfléchies en matière d'économie fondée sur la connaissance.» C'est le message clé retenu à l'issue de l'atelier sur les stratégies de développement d'une EFC dans la région Mena (Moyen-Orient-Afrique du Nord) organisé du 17 au 21 mai dernier à Alexandrie. Cette rencontre, organisée par la Banque mondiale et à laquelle a pris part l'Algérie, a été une occasion pour l'ensemble des participants de présenter leurs stratégies sur l'EFC et de prendre connaissance de ce qui se fait dans les autres pays de cette région. Mais, c'était plus l'occasion de prendre conscience de la nécessité de faire de la connaissance l'outil principal de développement. Car, les différentes expériences menées à travers le monde, notamment en Corée, en Finlande et dans d'autres pays, ont montré que la connaissance contribue à accélérer et renforcer le processus de développement. La connaissance est également source d'innovation dans divers domaines. En somme, le savoir est aujourd'hui l'une des principales ressources pour la création des richesses et de l'emploi. Ce ne sera qu'avec le recours à la connaissance que les pays de la région Mena (où le concept de l'EFC est moins largement admis que dans les pays avancés) pourront booster leurs économies et assurer ainsi le développement durable. Pour cela, beaucoup de choses sont à changer dans ces pays où les environnements politiques et sociaux compliquent l'élaboration des politiques appropriées à l'EFC. Les débats de l'atelier d'Alexandrie ont permis de mettre l'accent sur ces environnements et sur les changements nécessaires pour le passage à l'EFC. Ces débats ont également montré que les conditions de l'EFC ne sont pas présentes dans de nombreux pays de la région. Certes, des avancées sont enregistrées ici et là mais il reste beaucoup à faire. Les pas franchis jusque-là restent très faibles par rapport aux besoins. Les résistances au changement dans ces pays restent le principal facteur de blocage, est-il ressorti à l'issue des débats animés par d'éminents experts en la matière. Pour le cas de l'Algérie, il faut dire que la stratégie EFC est déjà mise en place. Le plus important pour l'Algérie est que la volonté politique est acquise. Et pour cause, le chef de l'Etat a, à maintes reprises, mis l'accent sur la nécessité de diversifier l'économie en ayant recours à l'innovation et aux nouvelles technologies de l'information, deux des quatre piliers de l'EFC. Aussi, dans le plan d'action présenté par le Premier ministre Ahmed Ouyahia pour le quinquennat 2010-2014, l' EFC figure en bonne place. «Le développement de l'économie de la connaissance fera l'objet de mesures substantielles d'appui pour encourager l'innovation, d'autant que le marché local se développera dans ce domaine et que les infrastructures requises sont disponibles», avait clairement souligné Ahmed Ouyahia auquel le rapport final sur l'EFC lui sera transmis une fois ficelé (la date n'étant pas encore annoncée). Il y a lieu de noter aussi que les ressources financières sont disponibles. Un point que n'ont pas manqué de citer les experts qui ont animé l'atelier d'Alexandrie. Mais, faut-il le signaler, l'ensemble des piliers de l'EFC, c'est-à-dire l'innovation, l'éducation, la gouvernance et les TIC doivent être pris en considération. Si des résultats sont déjà perceptibles dans ces quatre piliers, des efforts considérables sont à faire, particulièrement en matière d'éducation et de gouvernance. Sans un capital humain qualifié et des compétences managériales, l'EFC ne pourrait se concrétiser. D'où la nécessité de définir un programme clair de travail et d'éclairer le cinquième pilier que chaque pays adoptera à ses besoins et à spécificités. Dans ce cas, l'Algérie a opté pour la culture et la vision territoriale. Ainsi, avant d'aller au sommet arabe sur l'EFC, prévu en novembre prochain à Tunis, des bases sont à assurer pour fonder un centre EFC pour le monde arabe. Le chemin s'annonce long, place alors au travail.