De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La culture de la traduction de l'Islam classique et médiéval est le thème majeur du colloque international intitulé «Aux sources du rationalisme et de l'humanisme musulman» qui se déroulera, aujourd'hui et demain, à Oran au CRIDISH. Organisé conjointement par l'association Ibn Badja et le Centre de recherches en économie appliquée pour le développement et la faculté des sciences sociales d'Oran avec le soutien du centre culturel français (CCF) d'Oran, ce colloque se propose de nous plonger dans ce pragmatisme de l'Islam à «se jucher sur le dos» des civilisations et des cultures qu'il a brassées sur son passage pour nous livrer cette «sagesse orientale et ces traditions littéraires» inspirées de ses contacts avec les civilisations indoues et persanes. L'Islam se voulait être «à la fois l'héritier et le continuateur des meilleures traditions intellectuelles qui l'ont précédé… Du coup, il a donné à la civilisation humaine quelques-unes de ses meilleures réalisations», note-t-on. Telle est la thématique majeure qui va être débattue et décortiquée, deux jours durant, par des spécialistes de rang international au CRIDISH. Ces journées seront inaugurées par l'intervention du directeur de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), Hafid Aourag. Le directeur d'études à l'EHESS de Paris, Houari Touati, prendra ensuite le relais avec une communication intitulée «Traduire et transmettre aux deux premiers siècles de l'hégire.» Dimitri Gutas, professeur d'université de Yale, présentera, quant à lui, une communication autour de «La traduction et la transmission de la connaissance au Moyen-Age arabe.» La deuxième séance comportera la conférence du professeur de l'université Paris I Sorbonne intitulée Le milieu des traducteurs de Baghdad abbasside, suivie par la communication de Mme Penelas Melendès Maria Teresa, chercheuse au Conseil supérieur des investigations scientifiques de Grenade (Espagne). La deuxième journée sera tout aussi riche que la première. Ainsi, on y verra la présentation de deux communications, une conférence autour de Gaon Saadia, traducteur de la Bible à Baghdad au Xe siècle, des communications intéressantes comme «Un défenseur de la Bible dans l'Egypte mameluke, Al Biqâ'i (mort en 885/1480)» et «des problèmes posés par la traduction des textes religieux au Moyens-Age,» présentées respectivement par le maître assistant, Mme Aïcha Belabid de l'université Abdelhamid Ben Badis de Mostaganem, et le professeur d'université Mohamed V de Rabat (Maroc), Ahmed Chahlane. La quatrième séance sera marquée par la conférence du professeur d'université de Heidelberg, Raif G. Khoury, «Homère et les Arabes à l'époque abbasside,» suivie de «La traduction de l'Iliade par Suleymane El Boustani (1904).» Quant aux professeurs Paul Benoît de l'université Paris Sorbonne I et Djamel Guerid de l'université d'Oran, ils donneront deux communications, respectivement sur «La traduction des traités scientifiques arabes dans l'université parisienne médiévale» et «Le rêve d'Al Ma'mun et les enjeux actuels du savoir et de la traduction dans le monde arabe.» Le colloque international connaîtra également des séances-débats qui ne manqueront pas d'opposer les idées et les thèses les plus passionnées. Illuminés, s'abstenir.