La redynamisation du mouvement de traduction dans le monde arabe et la promotion de la culture scientifique ont été les principales idées émises par les participants au colloque international sur la culture de la traduction dans l'Islam classique dont les travaux ont pris fin jeudi. Résumant la "faisabilité" de cette entreprise, le sociologue Djamel Guerrid a indiqué que cette démarche "est possible, pour peu que les chercheurs et spécialistes de la traduction mettent à profit les opportunités offertes par les institutions officielles ou académiques, dont dispose le monde arabe". Pour réaliser cet objectif, a-t-il expliqué, 'les élites arabes disposent d'instruments fiables" que sont le centre de traduction relevant de la ligue des états arabes et de nombreux autres centres créés au sein de certaines universités du Machrek et du Maghreb. "La traduction constitue actuellement un enjeu fondamental pour la transmission du savoir," a souligné le sociologue dans un exposé intitulé "le rêve d'El Maamoun et les enjeux du savoir et de la traduction". Houari Touati, enseignant à l'école des hautes études des sciences sociales (EHESS) a estimé, pour sa part, que la traduction qui fut à l'origine d'un puissant mouvement intellectuel dans l'Islam classique,"peut aujourd'hui accomplir cette mission". Cette entreprise "n'est réalisable qu'avec la jonction de toutes les institutions, dans une optique inscrivant les institutions académiques dans une vision universaliste", a soutenu le sociologue dont la coopérative "Ibn Badja" qu'il préside est co-initiatrice du colloque. Aicha Belabid de l'université de Mostaganem abonde dans le même sens, estimant notamment que l'ouverture d'esprit et la tolérance ayant empreint cette page glorieuse de l'Islam "sont un gage de réussite de toute démarche". Le colloque, dont le thème générique s'articule autour des sources de l'humanisme et du rationalisme, a également permis de mettre en relief le rôle des érudits arabes dans le développement des sciences et leur large contribution à la naissance de la civilisation occidentale actuelle. L'apport des savants arabes à l'instar du mathématicien El-Khawarizmi, du médecin et philosophe Ibn Sina et Er-razi, entre autres, a été à juste titre largement explicité par le chercheur au CNRS français, Paul Benoit, qui a, dans son exposé, rappelé que les oeuvres de ces hommes savants avaient constitué des sources de références incontournables pour des générations de chercheurs et de scientifiques occidentaux. R.R