Photo : S. Zoheir De notre envoyée spéciale à Illizi Badiaa Amarni Pour le moment, il n'y a pas de demandes émanant de particuliers pour installer de système solaire. Ceci, parce que l'utilisation par les citoyens des énergies renouvelables requiert des investissements onéreux et c'est la Sonelgaz qui va entreprendre un programme de mise en place d'un système photovoltaïque pour générer de l'électricité solaire à injecter dans le système. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, lors du point de presse animé à l'issue de la visite de travail qui l'a guidée, avant-hier, dans la wilaya d'Illizi. Tout en espérant qu'à long terme, l'Algérie recourera à l'utilisation de plus en plus de ces énergies renouvelables, le premier responsable du secteur a affiché son souhait de voir le gouvernement adopter, dans le temps, des mesures d'incitation pour l'énergie solaire. Des propositions dans ce sens seront formulées au gouvernement pour encourager cette démarche. Il s'agira plus précisément d'un programme de réalisation de centrales d'énergie solaire à long terme. «Ce ne sera pas un programme qui se fera en une année, mais il va doucement remplacer l'énergie à base de gaz et de pétrole», dira le ministre ajoutant que «nous avons des objectifs et si le gouvernement est d'accord il faut qu'il finance ce programme comme il finance d'ailleurs la distribution du gaz». Khelil, et plus précisément sur les régions enclavées du sud, fera savoir qu'un programme d'installation de l'énergie solaire dans 18 villages est prévue. Dans la wilaya d'Illizi, le ministre a eu à rendre visite à Torste, un village électrifié par énergie solaire et doté de puits de parcours. Grâce à des panneaux et des batteries installés pour chaque maison, la lumière, la télévision et le réfrigérateur ont fait leur introduction dans les 20 foyers du village. «Ça va nettement changer les habitudes et permettre aussi aux enfants d'étudier et aux gens d'être reliés au monde extérieur», souligne Dr Khelil. Les puits d'eau alimentés en solaire permettent l'approvisionnement en eau sans rien coûter et sans recourir à un effort humain ou encore à l'électricité. Ce projet est inscrit parmi une vingtaine d'autres réalisés sur le territoire du Tassili pour un coût d'investissement de plus de 12 millions de dinars. Des fours solaires permettant la cuisson d'aliments sans recourir au feu de bois jusque-là utilisé ont été remis par le ministre aux femmes du village qui n'auront plus à respirer la fumée, explique -t-il. Une enveloppe de 10 millions de DA a permis le financement de ce projet. Toujours selon le ministre, «il est très important pour nous de visiter les gens, de leur montrer qu'on s'intéresse à eux, qu'on est là pour régler leurs problèmes dans la possibilité de nos moyens». Avec la fondation Tassili, «nous faisons appel à nos partenaires pour aider les populations parmi lesquelles nous travaillons et que nous dérangeons avec nos appareils de forage, avec nos équipes sismiques et notre personnel», dit le ministre. Et d'ajouter : «Il est tout à fait naturel qu'on leur rende un peu de ce qu'on leur prend de vie privée. Bien sûr, on apporte beaucoup, en termes de revenus, pour l'Algérie, qui est redistribué à cette population», souligne-t-il encore. Par ailleurs, les autres étapes de son périple l'ont guidé tour à tour à la centrale électrique de Bordj El Haoues, qui a couté plus d'un milliard de dinars et démarrera en juillet, ensuite au niveau du projet de la station de propane à Djanet pour la distribution de l'air propané dont bénéficieront plusieurs villages. Enfin, le ministre s'est rendu à la villa d'hôtes de Sonatrach qui sera achevée d'ici la fin de l'année pour y accueillir des invités. Endommagée par des inondations, cette villa est en train d'être rénovée et connaît aussi des travaux d'extension. B. A. Hommage à Athmane Bali Le Dr Chakib Khelil, en compagnie de ses proches collaborateurs, a participé à l'hommage rendu à feu Athmane Bali et remis des cadeaux à ses enfants, son épouse et sa mère. «Le chanteur nous a donné beaucoup de joie, beaucoup d'amour et nous nous rappellerons de lui avec des souvenirs heureux», a dit le ministre. «C'est un personnage très important pour Djanet et l'Algérie», a-t-il conclu. La Fondation Tassili au service des populations La fondation Tassili est une fondation de Sonatrach. Elle s'intéresse à tout ce qui est faune et flore, à la culture, à l'amélioration de la qualité de vie dans le Tassili. Le Dr Khelil, son président, dit qu'il y a plusieurs programmes, dont les premiers étaient l'identification des sites touristiques. Par la suite, elle a contribué à la formation de cuisiniers ambulants qui travaillent avec les touristes et qui prennent à cœur l'environnement. Un programme sur le cyprès du Tassili, un arbre qui ne se régénère pas naturellement, est en train d'être appliqué. «Nous souhaiterions développer un processus pour le replanter et ce, à travers une recherche au niveau des laboratoires et centres de recherche», explique le ministre. Ramener des animaux qui ont disparu au niveau du Tassili est aussi inscrit parmi les priorités de cette fondation qui travaille avec le parc national et le ministère de la Culture. Beaucoup d'autres actions sont entreprises.