Les dramaturges et les comédiens participant aux 2èmes Journées théâtrales maghrébines, qui se sont ouvertes dimanche dernier au théâtre de Batna, ont insisté sur l'importance de telles manifestations pour «l'émergence du théâtre maghrébin». Ils ont également souligné le «rôle de premier ordre» que peuvent jouer ces rencontres au niveau du Maghreb, pour «la valorisation des capacités et du talent des dramaturges, comédiens et metteurs en scène dans cette partie du monde arabe».Pour le Dr. Abdelkrim Berrechid, dramaturge et metteur en scène marocain, la tenue de ces journées dédiées au théâtre maghrébin, avec des spectacles et des conférences, «aide à perfectionner le savoir-faire des professionnels du théâtre, met en confrontation leurs différentes approches et favorise la coopération» entre les créateurs de l'ensemble des pays maghrébins. Le retour de ces journées maghrébines à Batna, après une première édition en 1988, constituent «une fête pour la culture dialogique», «une arène pour l'affrontement des idées» et «une occasion pour le public de découvrir des spectacles de haute facture», a relevé de son côté le Dr. Noureddine Amroune, dramaturge et président du conseil scientifique de l'Institut supérieur des métiers et arts de la scène de Bordj El Kiffan. Mme Aït El Hadj, metteur en scène, a relevé pour sa part que la présence en force d'artistes et comédiens lors de telles rencontres doit être «mise à profit pour tirer le maximum d'avantages de leurs expériences».Sur un autre plan, Lamine Hamane, producteur libyen d'émissions médiatiques, citant l'expérience égyptienne, a appelé au cours d'un point de presse à «l'archivage par la photo et l'audiovisuel des activités de ces manifestations d'envergure maghrébine et arabe» pour «mieux contribuer à la promotion des œuvres présentées». Il a annoncé à ce propos, la création «prochaine» d'un site Web dédié à la promotion des divers festivals et manifestations organisés à travers les pays arabes pour «faire connaître les meilleurs talents et leur éviter de sombrer dans l'oubli». M. Hamane a estimé que de grands talents «existent bel et bien» dans ces pays et «sont à même de concurrencer les plus grands dramaturges du monde pour peu que les moyens nécessaires soient mis à leur disposition». Il a insisté, en outre, sur l'importance de l'utilisation «aujourd'hui très limitées dans le théâtre arabe», des techniques modernes d'éclairage et de son pour apporter un «plus à l'œuvre théâtrale». Premier directeur du Théâtre régional de Batna et l'un des pionniers du mouvement théâtral dans la capitale des Aurès, Salah Lambarkia a estimé quant à lui que le théâtre «a en permanence besoin de renouveler ses idées par la confrontation des expériences», estimant «vitale» l'organisation de telles rencontres pour la promotion du 4ème art.