Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Les chiffres restent, a priori, les seuls témoins de l'état des lieux. L'Algérie a exporté, en 2007, plus de 760 millions de dollars vers tous les pays de l'UMA et a importé plus de 283 millions de dollars. Uniquement pour le premier trimestre de l'année dernière, le pays a pu réaliser 186 millions de dollars, contre 102 millions de dollars d'exportations à la même période en 2007. Le chiffre, certes, est en constante augmentation, cependant, il est perçu toujours comme faible par rapport au volume global des exportations. Les importations, elles, sont relativement moindres par rapport aux exportations. A titre d'exemple, l'Algérie a importé des pays du Maghreb quelque 70 millions de dollars durant le premier trimestre de l'année écoulée et 80 millions de dollars lors de la même période de cette année, soit une augmentation de 10 millions de dollars. Globalement, par groupe de produits, l'Algérie a exporté 576 millions de dollars en énergie et lubrifiants, 15 millions de dollars en produits alimentaires, 147 millions de dollars en semi-produits et 12 millions de dollars en biens de consommation non alimentaires. Pour ses importations, les semi-produits viennent en tête avec 97 millions de dollars, suivis de 80 millions de dollars en biens d'équipements industriels et plus de 57 millions de dollars en biens d'équipements non alimentaires. Est-il utile de souligner que même les importations ont augmenté durant le premier trimestre de cette année ? Après avoir décortiqué ces chiffres, il apparaît que, même si la hausse est remarquable dans tous les secteurs, cette augmentation des exportations et les importations restent toujours assujettie aux prix des hydrocarbures, ce qui est une évidence. Pour ce qui concerne les pays du Maghreb qui se taillent la part du lion des relations commerciales avec l'Algérie, les statistiques du commerce extérieur, pour l'année 2007, indiquent que le Maroc est le premier partenaire de l'Algérie avec plus de 612 millions de dollars d'exportations et 66 millions de dollars d'importations. La Tunisie vient en deuxième position avec 85 millions de dollars. Pour le premier trimestre de cette année, il est fait état de 147 millions de dollars d'exportations vers le Maroc et de 35 millions de dollars vers la Tunisie. Cette faiblesse des échanges commerciaux a poussé les autorités de la région à mettre en place des actions en vue de booster les relations économiques. Un salon en Algérie en novembre prochain L'Algérie organisera, de ce fait, la 1re édition de la Foire maghrébine, à Alger, au palais des Expositions, du 26 novembre au 1er décembre 2008. Cet événement vient, faut-il le préciser, dans un contexte propice et favorable, car les échanges demeurent faibles, et le manque ou l'absence d'un cadre de dialogue, d'échanges a fait que chaque pays s'est tourné vers d'autres horizons, d'où une volonté et une conscience qui commencent à se révéler de part et d'autre. «L'organisation de cette foire régionale importante fait suite à la création de l'Union maghrébine des foires, dont le protocole de création a été signé, en janvier 2008, par les organisateurs de foires des pays maghrébins», souligne-t-on. Un Comité d'organisation de la foire maghrébine (COFOMA) a été déjà institué au niveau de la SAFEX. Il est composé des principales institutions intervenant dans la promotion du commerce extérieur et de l'investissement (SAFEX, ALGEX, CACI, ANDI) ainsi que des représentants des associations patronales (FCE, CEIMI, ANEXAL). Cette 1re édition de la Foire maghrébine sera l'occasion, indique-t-on par ailleurs, pour les opérateurs économiques et hommes d'affaires des pays du Maghreb de lancer le défi de l'intégration et de la complémentarité des économies maghrébines pour l'avènement d'une puissance économique régionale intégrée. Cette manifestation, instituée par l'Union maghrébine des foires (UMF), et dont l'objectif principal est d'accompagner les efforts des pouvoirs publics dans les pays maghrébins pour la promotion et le développement des relations économiques et commerciales entre les opérateurs économiques maghrébins, sera l'occasion d'exposer les opportunités de complémentarité et d'intégration économiques entre les pays du Maghreb, à travers une exposition de produits et services d'entreprises algériennes, marocaines, tunisiennes, libyennes et mauritaniennes, accompagnée d'une riche animation économique et culturelle. Il est prévu, durant cette foire, la tenue de colloques et séminaires portant sur des thèmes liés au climat des affaires et à l'investissement dans les pays maghrébins, des journées de partenariat et des rencontres d'affaires ainsi que des journées spécifiques pour chaque pays. Pour certains responsables, «l'organisation de la 1re édition de la Foire maghrébine sera un pas supplémentaire dans la voie de l'intégration économique des pays du Maghreb». De même, du côté du ministère de la Petite et de la Moyenne entreprise, on considère qu'il s'agit d'une rencontre qui pourra même encourager et promouvoir les échanges entre les pays du Maghreb. En outre, le département des PME estime que le projet d'un marché maghrébin est «une conviction» pour les organismes officiels. L'initiative est à même de permettre, aux yeux des responsables des PME, un échange d'expériences, d'informations entre les hommes d'affaires maghrébins en vue d'asseoir «une complémentarité économique maghrébine». Le ministère des PME évoque aussi, à l'occasion, un réseau pour l'échange et la fluidité des informations économiques entre les opérateurs des pays de la région. Ce réseau, selon les responsables des PME, peut être l'un des moyens efficaces et fiables pour l'implantation des opérateurs selon les besoins du marché. Enfin, il est fait état de l'élargissement du projet des Bourses de la sous-traitance, dont, selon le département de Benbada, la première étape consistera en la création d'une Bourse entre l'Algérie et la Tunisie.