Le génie de la révolution de Novembre 54 réside, en grande partie, dans l'intérêt particulier accordé à l'aspect de la formation, ont souligné hier à Alger d'anciens moudjahidine, notamment ceux qui ont répondu à l'appel du 19 mai 1956, lors d'une conférence-débat sur «la formation militaire durant la guerre de libération». Intervenant à l'occasion de cette conférence organisée au forum d'El Moudjahid par l'association «Machaal Ech-chahid», le moudjahid Hocine Ben Maalem a présenté son témoignage à ce sujet, mettant l'accent plus particulièrement sur la formation tant civile que militaire dispensée au profit des éléments et des dirigeants qui ont pris part à la lutte armée contre l'occupant français. Il a mis en évidence le rôle joué par les jeunes instruits, notamment les lycéens qui ont quitté les bancs de leurs établissements scolaires pour se mettre au service de la révolution. «Ils étaient prêts à aller se former à l'étranger pour venir se sacrifier pour leur patrie», a-t-il affirmé, ajoutant que cette jeunesse constituait, en fait, «le noyau de la révolution» et avait joué un «rôle primordial» dans la lutte armée, grâce à la formation qu'elle a suivie. Pour sa part, Chaichi Baghdad, officier de l'Armée de libération nationale (ALN), a indiqué que la nécessité de former des cadres militaires capables de mener la lutte armée a conduit les dirigeants de la révolution à faire du volet formation une de leurs priorités. Il a rappelé, de ce fait, la création en 1957 de deux écoles pour la formation dans les transmissions et une autre pour la formation des cadres de la révolution, précisant qu'en plus de la formation de base militaire qui se déroulait en Egypte, en Syrie et en Irak, les cadres de la révolution étaient appelés à suivre une autre formation spécialisée et plus approfondie en URSS et en Chine, notamment dans le domaine de l'aviation. De son côté, le moudjahid Abderrazak Bouhara a mis en exergue l'attachement de la jeunesse algérienne à la révolution, soulignant que la formation militaire n'était pas pour eux un «choix de carrière professionnelle», mais bel et bien une «conviction» et un engagement jusqu'au sacrifice suprême. Cette conférence-débat, qui intervient dans le sillage des activités commémoratives de la Journée nationale de l'étudiant, célébrée le 19 mai de chaque année, a été organisée en hommage au moudjahid Rabah Nouar, dit «Si Nouar», pour son rôle joué dans la réussite de la formation durant la guerre de libération nationale. R. N.