Projet cher à Nicolas Sarkozy, l'Union pour la Méditerranée (UPM) peine à se mettre en route. Pourtant, l'Hexagone se dresse contre tous pour dire le contraire. «Le plus beau bilan est que l'Union est encore vivante et que beaucoup de gens continuent à y croire.» Ces propos sont d'Henri Guaino, conseiller spécial du président français. Lequel a précisé qu'il fallait beaucoup de temps pour le concrétiser, faisant le parallèle avec l'Union européenne dont il dit qu'elle ne s'est pas faite en un jour. Sauf qu'à la différence, l'UE est née à partir du marché économique européen. Tandis que l'idée même de l'UPM était controversée. Ce n'est pas pour rien. La plupart des pays arabes qui la composent contestent l'adhésion de l'Etat sioniste. Estimant que c'était là une tentative de normalisation des relations avec Israël. Cela, en dépit des assurances de Sarkozy. Mais les événements leur ont donné raison. Les réunions prévues au début de l'année n'ont pas eu lieu. Non par faute d'indisponibilité des uns ou des autres. Non pour raison de calendrier. Mais parce qu'un peuple se faisait massacrer devant l'indifférence des pays de l'UE, ceux-là mêmes qui voulaient faire de l'UMP un «espace de paix, de stabilité et de prospérité». Ghaza croulait sous les bombes et les armes non conventionnelles. Aujourd'hui encore, le gouvernement sioniste refuse toute idée d'indépendance de la Palestine, poursuivant la construction de colonies et déniant à la communauté internationale la moindre intervention pour «imposer» la paix. Ce n'est pas tout. L'UPM ne peut aucunement se concrétiser alors que des pays restent colonisés et des membres de l'UE tergiversent sur l'autodétermination des peuples. Certes, le conseiller spécial de Sarkozy a reconnu que des conflits ne sont pas réglés. Il ira plus loin en affirmant que l'UPM ne prétend pas les solutionner, mais qu'elle y contribuera. Comment lorsque des déclarations des diplomates ne vont pas dans le sens de l'apaisement, mais plutôt renvoient dos à dos des parties en conflit ou attisant les tensions, l'objectif étant de préserver les intérêts de leurs pays dans les régions dites à risque. L'UMP, une deuxième chimère ? Le processus de Barcelone, lancé en 1995, n'a pas eu les résultats escomptés. L'UPM est venue se substituer à lui sans apporter de solutions aux problèmes qu'il a générés. F. A.