De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi Les salles des fêtes dans la wilaya de Tlemcen constituent, ces dernières années, un marché lucratif. Un phénomène nouveau que les gens investissent en transformant leurs grandes villas durant la saison d'été en salles des fêtes. Quatre mois, de juin à septembre, est le moment propice pour tirer profit ; une rente, selon notre enquête, qui dépasse les 100 millions de centimes. Ne répondant à aucune norme, le décret O5-207 du 4 juin 2005 fixant les conditions et les modalités d'ouverture et d'exploitation des établissements de divertissement et de spectacles avait fait l'objet d'un grand débat pour le bien-être du citoyen et du consommateur, car la wilaya, à l'instar d'autres régions, a été à l'origine d'une intoxication due à la typhoïde. D'ailleurs, il y a de cela plus de quatre ans, une salle des fêtes dotée d'un puits a vécu une scène d'intoxication. Une centaine de personnes ont été admises à l'hôpital, toutes porteuses le virus de la typhoïde. A partir de ce moment, le chef de l'Exécutif avait donné des instructions fermes pour la fermeture de ce genre d'établissement, et ce, pour protéger la santé humaine dans cette région secouée à plusieurs reprises par des maladies, comme le botulisme, la typhoïde, entre autres. Mais, avec la complicité de certains maires, plusieurs salles des fêtes demeurent toujours opérationnelles. Des instructions piétinées, et les gérants de ces lieux se sucrent de cette activité où des maisons, R+1 et R+2, se sont transformées, business oblige, pour abriter des soirées de mariage à des prix exorbitants, variant entre 20 et 45 mille dinars, tout dépend du confort et des prestations. Celles répondant aux critères exigés par la réglementation, le prix diffère, il frôle les 10 millions de centimes, à prendre ou à laisser. Par contre, les salles informelles sont exposées à de véritables dangers, lesquels menacent la santé et la sécurité du citoyen. Dans ces lieux, implantés partout dans les grandes agglomérations que compte le territoire de la wilaya de Tlemcen, une immense opération de contrôle de la légalité de ces «salles» est indispensable, à l'heure où une sécheresse aiguë sévit à l'ouest du pays, et où les bactéries et les risques de contamination des aliments sont accrus, pour mettre le citoyen à l'abri de toute intoxication ou toute forme de maladie liée aux MTH. Les salles des fêtes constituent une nouvelle activité qui prend de l'ampleur à travers toutes les communes de la wilaya. Chaque été, une véritable industrie bat son plein durant cette période estivale. La salle où se déroule la fête en est la priorité. Ici, le choix est multiple, puisqu'il existe des dizaines de salles, voire des centaines, dont très peu sont réglementées et soumises à des contrôles. Autrement dit, le reste est informel. Une politique et un contrôle rigoureux peuvent réduire cette anarchie, qui règne au vu et au su de tout le monde, avant que l'irréparable ne se reproduise.