Photo : Sahel De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi Les villes côtières relevant de la wilaya de Tlemcen, notamment Marsa Ben M'hidi, Tounane et Bhira, connaissent depuis la fin des années 1990 une poussée sans précédent de maisons, transformées par le temps en villas. La location de ces maisons au niveau des plages est chère, et les réservations se font dès le printemps. Selon notre enquête, une habitation est louée jusqu'à 10 fois par saison, à raison de 30 à 50 000 dinars les dix jours, soit la bagatelle de 300 000 dinars, en moyenne, pour les trois mois d'été. Et là on parle de petites maisons, de cabanons. Car les villas, relativement somptueuses sont, elles, cédées à des prix exorbitants à une clientèle bien plus aisée qui ne discute pas le prix : de riches négociants ou des émigrés. Quant à la politique du tourisme sur le littoral tlemcénien qui s'étend sur 70 kilomètres, elle devrait être revue et actualisée. La région accuse un manque flagrant de stations balnéaires, de complexes touristiques, d'hôtels et de bungalows qui lui permettraient de développer le tourisme balnéaire. Dans la wilaya, le complexe touristique de Marsa Ben M'hidi est réputé pour la salubrité de son atmosphère et la salinité de ses eaux. Beaucoup de touristes, nationaux principalement, s'y rendent pour se refaire une santé ou simplement se reposer dans un cadre champêtre. Mais la location est hors de prix pour les bourses moyennes. Même la ville de Tlemcen connaît ce manque en infrastructures hôtelières. Le nombre de lits est en deçà de la demande. Les hôtels les Zianides et le Magreb à Tlemcen, les trois de Maghnia, l'hôtel Ziri à Ghazaouet et quatre autres à Marsa Ben M'hidi ne peuvent satisfaire le flux sans cesse croissant de touristes. Sur le littoral, on n'enregistre que 12 camps de vacances d'une capacité de 2 575 lits, cinq hôtels (470 lits), un centre de colonie de vacances et une auberge de jeunesse (200 lits). De plus, les hôtels de la région n'offrent pas de grands services aux clients et les tarifs sont loin d'être attractifs. Ainsi, l'évolution de la courbe de fréquentation des plages tlemcéniennes devrait être prise en considération et les autorités locales devraient se pencher sur ce manque en infrastructures d'accueil pour répondre à la demande actuelle et celle à venir. Il s'agira d'encourager l'investissement dans le secteur de l'hôtellerie en levant les entraves et les écueils que les opérateurs rencontrent, dont le plus important est le foncier. Les investisseurs sont, en effet, dans l'impossibilité de trouver des terrains bien situés pour construire et exploiter les hôtels (visibilité, accessibilité, etc.) et à un prix raisonnable. Il est donc nécessaire d'encourager et d'aider tout investisseur algérien ou étranger, car la région a un réel potentiel pour développer le tourisme, à commencer par les touristes eux-mêmes. D'ailleurs, la grande majorité des habitants du littoral louent leurs maisons, voire des garages plus ou moins aménagés. C'est un véritable marché lucratif qu'exploitent des particuliers de manière informelle. Le marché locatif privé connaît une prospérité dans les régions côtières. Pour le commerce, les jeunes ont accaparé le moindre mètre carré qu'ils transforment en deux temps trois mouvements en commerce.