Le théâtre de verdure du complexe Laadi Flici a encore accueilli dans la soirée de vendredi des Algérois avides de détente et de fête. Profitant du programme du Panaf pour se divertir, familles, groupes de jeunes et solitaires se sont réfugiés sur les gradins du théâtre pour une soirée d'oubli du quotidien stressant de la capitale. Au menu de cette soirée, du folklore et des traditions venus tout droit de Gambie, de Guinée et du Ghana. Le show commence à 22h avec un spectacle de danse de la troupe Jalamang Jameh de Gambie. Sous des rythmes africains enflammés et des leitmotivs de chants traditionnels scandés avec dynamisme, huit danseurs ont pris d'assaut la scène. Avec frénésie et euphorie, ils ne cesseront de taper du pied et d'exécuter des danses qui alternent improvisations impulsives et chorégraphies synchronisées. Sauts, rondes, mouvements circulaires, pour exécuter une danse qui allie postures sauvages et déplacements pleins de finesse. Ils cèderont leur place quelques instants plus tard aux autres membres de la troupe pour une autre forme de spectacle. Des hommes aux gestes précis qui joueront de la musique traditionnelle épurée tout en exécutant des acrobaties impressionnantes. Des prestations qui rappellent l'harmonie et la puissance du corps purement africaines. Avec leurs tenues colorées, leurs gestes suggestifs, et un naturel déconcertant, ils synchronisent leur transe pour offrir au public algérois un spectacle auquel il n'est manifestement pas habitué. Certains resteront décontenancés par des gestes sans retenue et trop naturels, jugés même impudiques par certains esprits conservateurs, d'autres se contenteront d'apprécier le show avec la gaieté et la légèreté qui sied à ces soirées estivales festives et reposantes. Après la danse, la musique. La soirée continue avec un groupe venu de Guinée et qui avait marqué la première édition du Festival panafricain en 1969. Bembeya Jazz National avait décroché la médaille d'argent à l'époque. C'était donc très émouvant pour ces musiciens de se retrouver 40 ans après sous le ciel algérois pour la deuxième édition du Panaf. En tenues blanches, les neuf membres du groupe font une entrée tout en finesse. Les sons fluides des saxophones se mêlent aux accords de guitares tandis que les percussions mènent les spectateurs jusqu'à la piste de danse. L'ambiance monte et le groupe ne se prive pas du plaisir d'interpréter ses titres fétiches : Gbapié, Akoukouwé, Mami Water, Whisky and Soda… en se balançant sur scène et en interprétant de parfaites harmonies, le groupe captera l'intérêt du public. A 23h30 passées, c'est au tour de la dernière troupe de la soirée de monter sur scène, Adikanfo du Ghana, groupe traditionnel, commencera sa prestation par un salam alikoum chanté en polyphonie. Puis, les rythmes emballés et entraînants reprennent au grand plaisir du public… deux danseuses suivent le rythme sur scène tandis que les chanteurs du groupe continuent de proposer la découverte d'une des facettes de la culture ghanéenne. F. B.