Depuis plusieurs jours, les forêts algériennes sont en proie aux flammes. La canicule qui sévit depuis au moins une semaine a facilité cet état de fait. La bonne volonté et le désir de se surpasser des éléments de la Protection civile n'ont visiblement pas suffi à réduire l'ampleur des sinistres. A la faveur de cette exceptionnelle vague de chaleur, des milliers d'hectares sont ainsi partis en fumée. Selon certaines sources, plus de 10 000 hectares ont été atteints par les incendies, dont 4 400 de forêts et de maquis, depuis le 1er juin dernier. Même les cultures n'ont pas été épargnées par les flammes dans la mesure où près de 8 000 hectares de blé et d'orge ont été détruits, cela sans parler des milliers d'arbres fruitiers. Rien que durant la période allant du 22 au 24 juillet dernier, 76 foyers ont été signalés dans tout le pays. C'est dire l'ampleur du phénomène que rien apparemment ne semble pouvoir arrêter. Dans la majeure partie des cas, les départs de feu ont été favorisés par des températures oscillant entre 40° sur le littoral et 47° sur les régions du sud et du centre du pays. En outre, les vents du sud ont compliqué les choses, faisant propager les flammes à une vitesse fulgurante. A l'est du pays, des feux ont été enregistrés dans les wilayas de Tizi Ouzou, Jijel, Batna et Bouira. A l'ouest, les régions de Tipasa, d'Aïn Defla et de Chlef ont été également touchées par des incendies. Au centre du pays, c'est bien évidemment vers la montagne de Chréa que les regards des défenseurs de la nature étaient braqués en raison de la fameuse cédraie s'y trouvant. Pour cette dernière, il semble qu'elle soit, pour l'instant en tous cas, hors danger. Mais, incontestablement, c'est la région de Béjaïa qui semble être la plus touchée par cette série d'incendies depuis le début de la vague de chaleur. Durant ces dernières 48 heures, tout un chacun a certainement eu la latitude de constater que la température, notamment sur les régions côtières, a sensiblement baissé, revenant aux normes saisonnières. Nous sommes bien loin des températures caniculaires enregistrées au début de la semaine dernière. Dans ce cadre, le fait de voir d'avantage de personnes déambuler dans les rues est on ne peut plus révélateur. Mais, en dépit de cela, les foyers d'incendie persistent çà et là. Selon des informations données hier par la radio nationale, 11 foyers d'incendie n'ont jusqu'à présent pu être maîtrisés. Pour en revenir aux moyens utilisés par la Protection civile dans la lutte contre les incendies, d'aucuns estiment qu'ils sont dérisoires ou, tout au moins, qu'ils sont en inadéquation avec l'importance des surfaces touchées par le feu. «Souvent, les pompiers mettent beaucoup de temps pour arriver sur les lieux des sinistres. Il faut dire que l'absence de pistes aménagées ne leur facilite guère la tâche», nous dira un citoyen habitant le piémont de Chréa, non sans se demander à quoi sert l'organisation, à l'orée de chaque saison estivale, de séminaires portant sur les mesures préventives, visant à combattre les feux de forêts, puisque ces derniers se font plus meurtriers d'année en année. B. L.