Photo : Ouanezar Par Fella Bouredji Après plus d'une semaine de célébration intensive du septième art arabe à Oran, l'heure de la fin a sonné. La deuxième édition du Festival international du film arabe s'achève mais non sans laisser derrière elle des traces prometteuses tant pour l'essor du cinéma arabe que pour celui du cinéma algérien. En marge des programmations du festival quelques initiatives ont marqué la sphère culturelle avide d'élan et d'essor. La première concerne la naissance d'une Fédération des festivals du cinéma arabe qui pourrait jouer un rôle crucial dans le développement du 7ème art dans les pays arabes, soucieux de rivaliser avec le cinéma hollywoodien. La seconde s'intéresse à la réhabilitation du produit culturel local. Et une troisième concerne une convention signée entre la télévision algérienne et l'Institut français de l'audiovisuel (INA). La Fédération des festivals du cinéma arabe La naissance de la Fédération des festivals du cinéma arabe a été annoncée à l'issue de la réunion qui a regroupé mardi dernier à Oran les représentants des présidents de ces manifestations culturelles. Cette structure aura pour principale mission de coordonner les différents festivals arabes dédiés au 7ème art, a précisé, cité par l'APS, le cinéaste algérien Ahmed Rachedi. Un bureau, où siègeront deux cinéastes marocains, un irakien, un tunisien et un français, présidé par le réalisateur Ahmed Rachedi, s'affairera tout au long de l'année à mettre en place une série de propositions susceptibles d'être présentées avant la troisième édition du festival d'Oran. Il s'agira pour cette équipe de coordonner les différents bureaux de festivals du cinéma arabe pour leur permettre de devenir des rendez-vous incontournables aussi bien à l'échelle arabe qu'internationale. Et en plus de la programmation de la périodicité des différents festivals arabes (Damas, Le Caire, Rabat, Oran et Carthage notamment), cette fédération tentera d'assurer aux œuvres cinématographiques arabes une large diffusion. Et pour booster cette diffusion qui coince pas mal depuis des années, rien de mieux que de commencer par la réhabilitation du produit culturel local. Et c'est d'ailleurs de cela qu'ont discuté plusieurs spécialistes du cinéma en marge du festival. La réhabilitation du produit culturel local Les participants au colloque «les défis du cinéma arabe», organisé lundi dernier en marge de la programmation du festival, ont plaidé pour la réhabilitation du produit culturel local ainsi que pour un surcroît de créativité de la part des cinéastes arabes. L'accent a été mis sur la nécessité pour les créateurs arabes, cité par l'APS, de «dépasser le complexe d'infériorité vis-à-vis du cinéma américain». Les animateurs de cette manifestation ont souligné le caractère ardu de cette ambition en raison de la lourde infrastructure dont dispose le cinéma hollywoodien, mais ils ont toutefois exprimé leur optimisme quant à la «pertinence d'un tel challenge». Le critique cinématographique Rafik Sebbane, cité par la même source, a fait référence, pour preuve, à l'émergence du cinéma italien qui, grâce à son courant réaliste, a produit des chefs-d'œuvre longtemps après avoir subi l'hégémonie américaine. Il a étayé ses arguments en citant d'autres pays dont la cinématographie nationale a pu s'affranchir de la «domination hollywoodienne» par la réhabilitation du produit culturel local et la créativité de leur cinéaste comme le Brésil et son «cinéma nuevo», la France et sa «nouvelle vague» ou encore l'Iran. Il reste à espérer que d'autres pays arabes fassent de même, l'Algérie particulièrement. En marge du Festival du film arabe, une convention de coopération portant sur la formation et l'échange d'expériences techniques et technologiques dans le domaine de la télévision a été signée, mardi dernier à Oran, entre la télévision algérienne et l'Institut français de l'audiovisuel (INA). Convention de coopération entre l'ENTV et l'INA Le DG de l'ENTV, Hamraoui Habib Chawki, a qualifié cette convention de positive, précisant que des dizaines de professionnels bénéficieront de stages de formation en France, encadrés par des compétences de l'INA. «Ces formations constituent la première phase de la mise en œuvre de cette convention qui ciblera plusieurs professionnels de toutes les branches de l'audiovisuel et des partenaires privés qui activent dans le secteur de la télévision et du cinéma», a-t-il précisé. Pour sa part, M. Hoog a qualifié cette convention d'«événement important et distingué», qui intervient dans une conjoncture marquée par le professionnalisme qui «caractérise aujourd'hui les deux parties et qui constitue un gage de réussite». Et pour rester dans le même ordre d'idées, il faut souligner qu'un vaste programme visant la réhabilitation des salles de cinéma a été élaboré par les pouvoirs publics en vue de leur insuffler une nouvelle dynamique. C'est du moins ce qu'a annoncé lundi dernier à Oran le ministre de la Communication, M. Abderrachid Boukerzaza, qui n'a pas manqué de préciser que «les pouvoirs publics sont résolus à redoubler d'efforts pour revitaliser le cinéma algérien et l'aider à retrouver son lustre des premières années post-indépendance». Après avoir cité toutes ces initiatives prometteuses, il ne reste qu'à espérer que tous les efforts se conjugueront pour un véritable aboutissement.