Photo : Riad De notre envoyée spéciale à Dakhla Fella Bouredji Un air de nostalgie s'installe déjà dans le camp de réfugiés de Dakhla. Avant même le départ définitif de tous les participants, les Sahraouis commencent à esquisser des sourires mélancoliques. La sixième édition du Festival international de cinéma du Sahara occidental (Fisahara 2009) s'achève après une semaine d'échanges, de projections et de festivités et les habitants de Dakhla se préparent à revenir à l'isolement dans lequel ils vivent toute l'année. La solidarité, le partage des visions, l'ouverture culturelle et la conviction en une cause commune à soutenir et défendre ont marqué cette semaine passée avec les réfugiés du camp de Dakhla. Et après que les festivaliers eurent partagé la réalité et les attentes d'un peuple en lutte, l'heure de la fin a sonné avec une note de tristesse inévitable au su de tous les échanges humains qui ont eu lieu depuis une semaine. Mais avant les «au revoir» définitifs, la dernière rencontre du festival : la remise des prix aux meilleures productions cinématographique. Le jury populaire constitué de 17 membres de différentes nationalités a fait son choix. L'Espagne en collaboration avec les Etats-Unis a raflé la première distinction, le Chameau d'or pour le film Che, Guerrilla de Teven Soderbergh. Ce prix symbolique a été remis par le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar. Quant au second prix, il est revenu à l'Algérie, un Chameau blanc, décerné par la ministre sahraouie de la Culture, Khadidja Hamdi, à un représentant algérien pour le film, l'Envers du miroir de la réalisatrice algérienne Nadia Cherabi-Labidi. Le troisième prix a été attribué à une multi-production (Mexique, Danemark, Suisse) avec le film El Clavel Negro d'Ulf Hultberg, décerné par la première dame sahraouie qui n'est autre que Khadidja Hamdi. Nouveauté cette année, un prix spécial a été décerné pour la première fois depuis la création du festival. Il a été remis à la Marocaine Farah Hammedi pour son premier rôle dans le film Retour à Hansala traitant de l'immigration. Une distinction hautement symbolique pour mieux défendre la cause sahraouie. La clôture du Fisahara 2009 s'est déroulée hier matin en présence de tous les festivaliers et des officiels, dans une ambiance de fête teintée d'une légère mélancolie. Celle du départ. Le camp de Dakhla commence à reprendre son ambiance originelle. Celle de l'isolement et des rudes conditions de vie. Les festivaliers quittent peu à peu les kheïmas, laissant derrière eux ces nombreuses familles qui les ont accueillis et qui attendent désespérément l'autodétermination du Sahara occidental…