Les journalistes algériens sont-ils suffisamment formés ? Non. C'est ce que démontre, en tout cas, un sondage effectué la fin du mois dernier par la Fédération nationale des journalistes, affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens. Les résultats de ce sondage, rendu public jeudi dernier à l'occasion d'une rencontre organisée par le syndicat sur la formation des journalistes, sont donc évocateurs. Il ressort de ce sondage, effectué sur un échantillon de 122 journalistes, que 85% des professionnels considèrent que leur formation universitaire «est insuffisante» dans l'exercice de leur métier. Ils estiment, donc, selon le document rendu public par la FNJA, qu'il faudra des formations complémentaires, notamment en matière de maîtrise des langues étrangères et des techniques de rédaction. C'est justement pour définir les besoins de formation du journaliste algérien, dont le nombre a atteint 4 000, selon les chiffres du ministère de la Communication, que cette rencontre a eu lieu. Il s'agit pour les organisateurs, soutenus essentiellement par leur tutelle, l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens), de définir les priorités pour une formation efficace. Ainsi, un premier pas semble avoir été fait par la FNJA, à savoir l'élaboration d'un manuel de recherche Internet, dont un millier d'exemplaires vont être distribués dans les prochains jours, selon Abdenour Boukhamkham, secrétaire général de la fédération. Cette journée a permis, en plus de prendre connaissance de la réalité, de créer un débat autour de la question. Le débat a été animé essentiellement par Mohamed Laagab, enseignant à l'institut des sciences de l'information qui a plaidé pour une «sélection», notamment par voie de concours lors de l'accès à l'Ecole de journalisme et de Kamel Mansari, journaliste, qui, lui, a insisté sur la formation des responsables des journaux eux-mêmes. Ce manque de formation a conduit, selon Laagab, des journalistes à plagier sur Internet, ce qui discrédite la profession et réduit la production intellectuelle. Il est à rappeler que le code du travail préconise aux entreprises de réserver une partie de leur budget à la formation du personnel. Mais rares sont les entreprises -y compris dans la presse- qui appliquent cette loi. C'est ce qui a fait qu'une partie des journalistes sondés désignent leur patron comme premier obstacle à une formation de qualité. Ce débat sur la formation survient au moment où la FNJA demande l'élaboration de la carte d'identité de journaliste «dans les plus brefs délais». A rappeler que la Fédération nationale des journalistes algériens, deuxième syndicat du secteur après le SNJ (Syndicat national des journalistes), a été créée au mois de mai dernier à Alger. Elle est une fédération rattachée à l'Union générale des travailleurs algériens. A. B.