Décidément, rien ne semble en mesure de mettre un terme aux accidents de la route dans notre pays. Ces derniers ont atteint un seuil alarmant. Ils sont si nombreux que l'Algérie occupe le quatrième rang mondial et le deuxième rang au Maghreb et dans le monde arabe en matière d'accidents de la route. Les dizaines de séminaires et de campagnes de sensibilisation, organisés chaque année aux quatre coins du pays, semblent ne servir à rien. L'effet escompté à la faveur de l'organisation de ces manifestations n'a malheureusement pas été atteint. Même l'alourdissement des peines à l'encontre des chauffards (des peines de prison de six mois à cinq ans, et des amendes pouvant atteindre 150 000 dinars, est-il nécessaire de le signaler) n'a pas dissuadé ces derniers à appuyer d'avantage sur l'accélérateur, endeuillant des familles entières, handicapant à vie d'innocents citoyens. Bien évidemment, il serait inutile de dire que c'est le facteur humain qui se trouve derrière ce phénomène que d'aucuns n'ont hésité à qualifier, à juste titre d'ailleurs, de terrorisme routier. Les dépassements dangereux, le refus de céder la priorité, la conduite en état d'ébriété (auxquels il faudra ajouter le manque d'entretien des routes, l'insuffisance de l'éclairage public et les milliers de tonnages -des bombes ambulantes- traversant le centre des agglomérations) sont autant de facteurs à l'origine d'accidents mortels. Selon le dernier numéro de la revue trimestrielle de la police, une nette hausse des accidents de la route a été enregistrée en Algérie par les services de la Sûreté nationale au cours du 1er trimestre de l'année en cours. C'est ainsi que les 4 251 accidents enregistrés durant ce laps de temps ont causé la mort de 189 personnes et la blessure de 4 761 autres. Comparé à toute l'année 2008, durant laquelle pas moins de 7 534 accidents ont été enregistrés (qui ont causé 760 décès et 20 499 blessés), l'on peut affirmer, sans risque de se tromper, que le bilan enregistré durant les trois premiers mois de l'année 2009 est important et qu'il atteste de manière tangible que les accidents de la route sont en croissance. Pour les services de police, le code de la route ne suffit pas, à lui seul, à réduire ce taux alarmant d'accidents. Il faut impérativement insister sur le volet sensibilisation du conducteur dans la mesure où c'est le facteur humain qui est incriminé dans ces accidents. Ces derniers, outre les décès, blessés et handicapés dont ils sont à l'origine, causent un préjudice financier colossal au pays. Selon la revue de la police, ce dernier peut atteindre les 100 milliards de DA, une somme astronomique qui aurait pu être utilisée à d'autres fins et Dieu seul sait qu'elles sont nombreuses. Face à cette situation des plus inquiétantes, les services de la Sûreté nationale sont passés à l'action. C'est ainsi que la direction de la prévention routière, travaillant sous la coupe de la DGSN, a procédé à l'augmentation du nombre de barrages de contrôle routier. Dans ce cadre, 100 radars supplémentaires ont été déployés quotidiennement dans de nombreuses wilayas du pays. En outre, 1 550 motards supplémentaires ont été mobilisés par la direction de la Sûreté nationale en vue d'assurer la sécurité routière. L'installation de radars s'est avérée concluante dans la mesure où elle a, durant le premier trimestre de l'année en cours, permis de relever 1 084 infractions, dont la conduite en état d'ébriété et sous l'effet de la drogue. De nombreux cas de retrait de permis de conduire ont été relevés suite à cela. Il s'avère que ce sont les jeunes conducteurs titulaires d'un permis de conduire de moins de cinq ans qui constituent la catégorie la plus exposée aux accidents de la route avec 1 210 accidents. En vue de mettre le holà à ces accidents meurtriers ou, tout au moins, en atténuer la proportion, les services de police proposent le recours aux archives pour faciliter l'identification des conducteurs dont le permis de conduire a déjà été retiré. De même, on propose que la mise en place du système de permis de conduire à points soit instaurée. Sur un autre volet, l'intensification de la collaboration des services de la Sûreté nationale avec les ministères des Transports, des Travaux publics et des Collectivités locales s'impose plus que jamais. Il est à signaler que durant la période comprise entre le 25 et le 31 juillet 2009, la Protection civile fait état d'un bilan de 52 personnes décédés et de 1 145 autres blessées. Emboîtant le pas à la première institution, la Gendarmerie nationale fait état de 96 personnes décédées et 1 244 autres blessées dans 650 accidents survenus entre le 29 juillet et le 4 août de l'année en cours. C'est dire que le phénomène inquiète au plus haut point… B. L.