La hausse du nombre d'accidents de la route, qui surviennent tous les jours dans le pays, a été au Centre de la conférence initiée, hier, par le centre national de prévention et de sécurité routières, à la Maison de la presse Tahar Djaout. Les initiateurs, ont tenté de cerner au mieux les causes essentielles à l'origine de cette véritable hécatombe. En effet, en dépit des mesures répressives introduites par le code de la route de 2004, et les grands moyens humains et matériels déployés par les services de sécurité, à savoir la Gendarmerie nationale et la police, le nombre d'accidents reste effarant. Les chiffres avancés par M. Boutalbi, directeur du CNPSR, parlent tout simplement d'un génocide. Que ce soit sur le plan humain ou matériel, les accidents de la route coûtent cher au pays et à son économie : de plus en plus de morts, de blessés et d'handicapés (3000 annuellement) sont enregistrés chaque jour. Un bilan auquel il faut ajouter l'ampleur des pertes matérielles. Pour le premier trimestre 2008, 8000 accidents de la route ont été enregistrés au niveau national, occasionnant plus de 13 000 blessés et 979 décès, soit une augmentation de 4% par rapport à la même période de l'année 2007. En outre, et de l'avis général, les causes essentielles des accidents sont à 99% d'origine humaine, ont constaté tous les représentants du CNPSR. Ce sont les excès de vitesse, le non-respect du code de la route, les refus de priorité, etc., qui occasionnent le plus d'accidents. Le reste incombe aux défaillances mécaniques et le mauvais état des routes. Par ailleurs, il est vrai, selon le conférencier, que l'Algérie a enregistré une baisse du nombre d'accidents et de victimes en comparaison avec les trois dernières années. Aussi, le nombre d'accidents en 2005 a diminué de 15% par rapport à 2004. Le taux d'accidents graves a également reculé en allant de 10 morts pour 100 accidents à 9 morts pour 100 accidents. En tout, nous avons enregistré une diminution du nombre d'accidents de 11%, du nombre de décès de 15% et de blessés de 10,25%, a précisé le directeur du CNPSR. Cependant, malgré les quelques résultats qu'il a enregistrés, le nouveau code de la route souffre de certaines insuffisances et de vide juridique. Pour Hachemi Boutalbi, les responsables du ministère des Transports, de la gendarmerie et de la police ont beaucoup à faire en matière de réglementation pour lutter contre ce phénomène, dans le but d'améliorer la sécurité routière. Aussi, le conférencier a révélé que le transport des personnes ou de marchandises à travers les réseaux routiers a atteint 85% au moment où le transport par voie ferroviaire, par exemple, reste faible, chose qui encombre encore davantage les routes nationales. Afin de lutter efficacement et réduire, en premier lieu, ce phénomène, des campagnes de sensibilisation sur les dangers de la route et la prévention seront lancées à travers le territoire national dans le cadre de la semaine arabe de la prévention routière, intitulée "Votre sécurité est notre objectif" avec la participation de l'ensemble des secteurs concernés et l'implication de la société civile. Pour rappel, le bilan le plus lourd de l'histoire de l'Algérie, qui occupe le quatrième rang mondial en termes d'accidents de la route, est celui de 2007 avec 4 177 morts, 61 139 blessés et 39 010 accidents.