Photo : M. Hacène De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Le départ vers les plages est dans d'autres régions du pays un signe annonçant le début de la saison estivale et de la canicule qui s'est installée avec des températures exceptionnelles, ayant atteint au cours de cette saison le pic des 48, un seuil insupportable pour plusieurs citoyens. La majorité d'entre eux tentent à l'occasion des vacances scolaires de fuir la fournaise et l'ennui quotidien. Les jeunes en général sont toujours confrontés au sempiternel problème financier pour passer leurs vacances. Les plus chanceux ont mis le cap sur le bled, chez des cousins, des oncles ou des grands-parents vivant dans leurs villages natals, perchés sur les hauteurs du Djurdjura, dans la wilaya de Bouira, de Tizi Ouzou où de Béjaïa, où le congé peut rimer avec l'air de la montagne, la redécouverte de ses origines et permettre d'assister à quelques fêtes familiales, ainsi que pour goûter aux fruits du terroir très prisés. L'important est de fuir la fournaise et la poussière estivale qui caractérisent la ville de Bouira. Mais dans la région, les citoyens sont contraints de trouver des solutions palliatives au manque de lieux de distraction et de rafraîchissement qui a transformé l'été suffocant des Bouiris en un enfer. Alors, pour goûter un peu au plaisir des baignades, les habitants, notamment les jeunes, n'ont pas un grand choix. A travers la wilaya, il n'existe que deux piscines appartenant au secteur de la jeunesse et des sports, souvent submergées par des milliers de jeunes à la recherche de fraîcheur et de détente. Mais, en dépit de l'omniprésence des gérants de ces sites pour permettre aux gens de se baigner dans de bonnes conditions, ces structures ne suscitent pas un grand intérêt auprès des Bouiris. Alors, il n'y a que les plages de Boumerdès ou de Béjaïa qui sont des destinations très prisées mais à des prix souvent inabordables pour les jeunes. Pour la saison estivale de cette année, de nombreux vacanciers ont affirmé que la période de départ sur les plages a été courte en raison de l'arrivée du mois de Ramadhan. De ce fait, les hôtels et les camps de vacances dans les trois wilayas limitrophes étaient complets, ce qui les a contraints à se contenter de petites sorties vers ces endroits. Alors que d'autres ont dû carrément annuler leurs voyages pour se consacrer à autre chose pour passer le temps. Ali, Samir et Aomar et d'autres adolescents de 16 à 19 ans, issus des quartiers populaires et démunis de la ville de Bouira, indiquent qu'ils consacrent les premières semaines de l'été à dénicher un travail saisonnier au niveau des fermes et des chantiers, pour ramasser un peu d'argent et se permettre une trempette de quelques heures à la mer sur les plages de Zemmouri, du Figuier ou de Tichy. Car ils ne peuvent pas compter sur leurs parents pour obtenir les 1 000 DA au minimum nécessaires pour faire le déplacement et se permettre la nourriture et des boissons durant le voyage. D'autres parmi les citoyens dont les revenus sont consistants préfèrent des virées de luxe à travers le pays ou des voyages organisés à l'étranger. Un grand nombre de citoyens, notamment les jeunes, ont préféré passer leur temps libre avec les moyens du bord. «Les possibilités existent au niveau local, il faut juste avoir de l'imagination», a indiqué un jeune adulte de Bouira très passionné par la pêche au niveau des barrages. Le désir de fuir la canicule, le vacarme et l'air irrespirable de la ville durant cette période et le désir d'avoir les pieds dans l'eau, tout en pratiquant une activité distrayante, incitent ces derniers à partager leur temps entre le barrage de Oued Lakehal, situé dans la localité de Aïn Bessem à 25 km à l'ouest de Bouira, où de nombreux amateurs sont attirés par la carpe et autres poissons qui se sont développés, ces dernières années, au niveau de ce barrage. L'autre destination découverte dernièrement par les habitants est celle du barrage Tilesdit, dont la mise en eau a été effectuée au mois de décembre dernier. Implanté en pleine région forestière, son bassin se compose de plusieurs endroits où des jeunes sont attirés par la baignade, tandis que, pour des familles des localités environnantes, les promenades sur les rives de ces barrages offrent des moments de distraction préférés, en dépit du manque de moyens. Du côté de la direction de la jeunesse et des sports, nous avons appris que ce secteur s'est organisé pour cette période, en ouvrant des centres de vacances dans la localité de Souk El Tenine (w. Béjaïa), pour recevoir deux sessions de jeunes vacanciers, la première du 25 juillet au 8 août et la seconde du 8 au 24 août. Les mêmes sources ajoutent que chaque session est composée de 500 enfants dont l'âge varie entre 8 et 14 ans et issus de milieux défavorisés dans 19 communes de la wilaya.