Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Le départ sur les plages est dans d'autres régions du pays un signe annonciateur du début de la saison estivale et de la canicule, laquelle s'installe avec des températures exceptionnelles atteignant ces derniers jours le pic des 42°. Si la majorité des citoyens tentent à l'occasion des vacances scolaires de fuir la fournaise et l'ennui quotidien, ceux habitant la wilaya de Bouira sont contraints de trouver des solutions palliatives au manque de lieux de distraction et de rafraîchissement. Pour goûter un peu au plaisir des baignades, les citoyens de Bouira, notamment les jeunes, n'ont pas de grand choix. A travers la wilaya, il n'existe que deux piscines appartenant au secteur de la jeunesse et des sports, souvent submergées par des milliers de jeunes à la recherche de moments de fraîcheur et de détente. Mais, en dépit de l'omniprésence des gérants de ces sites pour permettre aux gens de se baigner dans de bonnes conditions, ces structures ne suscitent pas un grand intérêt auprès des Bouiris. Face à cette situation, mis à part ceux qui avec leur famille ont déjà pris la destination de la côte pour passer des jours de vacances sur les plages, les autres se débrouillent comme ils le peuvent. C'est le cas de Ali, de Samir de Aomar et de beaucoup d'autres adolescents issus des quartiers populaires et démunis de la ville de Bouira, lesquels consacrent les premières semaines de l'été à dénicher un travail comme saisonniers au niveau des fermes et chantiers. Cela leur permet de gagner un peu d'argent pour s'offrir une trempette de quelques heures à la mer, sur les plages de Zemmouri, du Figuier ou de Tichy, car, ils ne peuvent compter sur leurs parents pour obtenir les 1 000 DA nécessaires au déplacement, à la «bouffe» et aux boissons durant le voyage. Un grand nombre de citoyens, notamment les jeunes, préfèrent passer leur temps libre avec les moyens du bord. «Les possibilités existent au niveau local, il faut juste avoir de l'imagination», a indiqué un jeune passionné de pêche au niveau des barrages. Le désir de fuir la canicule, qui a frôlé les 40 degrés à l'ombre, le vacarme et l'air irrespirable de la ville durant cette période, et l'envie d'avoir les pieds dans l'eau, toute en pratiquant une activité distractive, incitent ces derniers à partager leur temps entre le barrage de l'oued Lakhal, situé dans la localité d'Aïn Bessem à 25 km à l'ouest de Bouira, où de nombreux amateurs sont attirés par la carpe et d'autres poissons. L'autre destination, découverte dernièrement par les habitants, est celle du barrage Tilesdit, dont la mise à eau a été effectuée au mois de décembre de l'année dernière. Implanté en pleine région forestière, son bassin se compose de plusieurs endroits où des jeunes sont attirés par la baignade, tandis que, pour les familles des localités environnantes, les promenades sur les rives de ce barrage offrent des moments de distraction. Une aubaine, faute de moyens.