L'été 2009 tire à sa fin. La rentrée s'annonce problématique pour les ménages qui se verront pris dans une spirale de dépenses où se croisent la célébration du Ramadhan et le poids financier des fournitures scolaires. Surtout pour ceux qui se sont permis le «luxe» de s'offrir des vacances. Mais, partir en Tunisie ou louer une maison les pieds dans l'eau n'est pas à la portée du simple citoyen. Alors en dehors des célibataires qui optent carrément pour le camping sauvage, la moitié des Algériens restent chez eux durant le congé et se contentent de quelques journées à la plage. Les autres, ceux qui ne peuvent pas profiter des plaisirs de la mer, choisissent de se terrer à la maison pour éviter la chaleur étouffante du mois de juillet et ne mettre le nez dehors qu'en fin de journée à la recherche d'un endroit de loisirs ou de détente. Ce qui n'est pas chose évidente même dans la capitale. En dehors du jardin d'Essais du Hamma, du parc zoologique ou encore de Riadh el Feth, peu de lieux permettent aux familles algériennes de passer un moment de détente. En réalité, l'Algérien n'a pas encore acquis la culture de programmer ses vacances à l'avance. L'épargne en Algérie n'est mobilisée que pour l'achat d'un logement, hantise de tous les citoyens, la préparation d'un mariage, dont le coût est très élevé, ou encore pour les dépenses démesurées du mois de Ramadhan. De toutes les manières, le salaire des cadres moyens, comparé au niveau de vie, ne permet guère de faire des projets pour le moment. Et l'Algérien est fatigué de se «serrer la ceinture» pour faire face à la rentrée scolaire, aux dépenses du mois de jeûne, celles de l'Aïd, des mariages et… pour se payer des vacances. Au milieu de cet effort budgétaire qui le saigne, son choix est vite fait : les vacances sont à sacrifier. Et avec l'annonce de l'annulation du crédit à la consommation, qui a eu l'effet d'un coup de massue pour tous ceux qui avaient inclus dans leurs calculs budgétaires, il est évident aujourd'hui que le congé des Algériens ne se transformera pas en vacances !Il leur restera alors les barques de fortune. Une simulation de harga afin de se jeter à l'eau et s'imaginer en croisière. Un humour noir pour une réalité plus macabre. Alors bonne fin de vacances ou bon congé ? H. Y.