Quelques instants avant le lancement de la huitième soirée de la 5ème édition du Festival arabe de Djemila, la nouvelle du décès du chanteur Ali Nasri, plus connu sous le nom de Katchou, s'est abattue sur les spectateurs, enveloppant cette soirée d'un lourd voile de tristesse. Le défunt devait animer la 6ème soirée du festival mais n'a pu se produire en raison des pluies torrentielles qui se sont abattues sur le site antique. Il rebrousse alors son chemin vers Batna sa région natale. Le trajet lui a été fatal. Le chanteur succombe à ses graves blessures quelques heures après l'accident de circulation sur la route nationale n° 3 reliant Aïn Touta à Batna, a-t-on appris auprès de sa famille. Il a rendu l'âme à l'hôpital Ibn Badis de Aïn Touta. L'enterrement a eu lieu hier au cimetière de Batna. Selon la même source, le chanteur rentrait de la ville de Aïn Touta à bord de son véhicule de type Renault Scenic quand, dans un virage, un camion semi-remorque a heurté sa voiture. Son compagnon, qui était à bord du même véhicule, est actuellement hospitalisé à Aïn Touta dans un état jugé très grave. Katchou a fait ses premières armes en reprenant le répertoire de Aïssa Djermouni, son père spirituel, notamment Métoussa. Le défunt a amorcé son parcours artistique par un premier tube, Babor Irouh, sorti en 1987. Un album dont la notoriété n'a pu franchir les limites régionales. Le raz-de-marée artistique se produit avec la sortie de son second album, particulièrement le titre phare Nouara. Cet album déferlera sur tout le pays, constituant ainsi le cercle des premiers fans de l'artiste. Ce cercle ne cessera de s'élargir au point de déborder largement du territoire national. Entre-temps, l'arrangement, qui avait démarré modestement avec l'orchestre Tazir, s'est considérablement enrichi, donnant à la voix du chantre chaoui le support musical adéquat. Son travail est surtout intense entre 1992 et 1993. Le style s'enrichit d'apports musicaux de courants divers, en provenance des pays anglo-saxons, et le timbre de la voix, à force d'entraînement, a gagné en pureté et en vigueur. Katchou compte d'autres titres : Delali Delali, Hami Hami, Lali Lali ou encore Houzni Ala Bladi. Il a été enterré hier dans son village natal, Hamla, situé à 15 km à l'ouest de Batna en présence d'une foule nombreuse. Ont assisté aux funérailles, aux côtés de ses proches, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Abdelkader Ouali, les autorités locales, civiles et militaires, le directeur de l'Office national pour la culture et l'information (ONCI), ainsi que de nombreuses personnalités et des artistes connus sur les scènes locale et nationale. Selon des sources concordantes, quelque 5 000 personnes étaient venues des wilayas voisines, Biskra, Khenchela et Oum El Bouaghi. La radio locale de Batna a cessé ses émissions ordinaires pour donner l'occasion, en direct, aux fans et admirateurs de l'artiste de présenter leurs condoléances à ses proches et à la famille artistique nationale. Le corps du défunt, fauché par la mort à l'âge de 46 ans, a été transporté jeudi matin vers sa maison à la cité Kechida de Batna puis vers son domicile familial au village de Hamla. W. S.