Nos sélections nationales, toutes catégories et disciplines confondues, sont au creux de la vague. En 1982 en Espagne, à Gijon précisément, l'Algérie, sous la conduite de Mahieddine Khalef et avec une pléiade de talentueux joueurs comme Madjer, Belloumi, Assad, Mezekane et autres Dahleb, Korichi et Bourebou, faisait trembler la grande formation allemande et laissait le monde du ballon rond ébahi par les prouesses de ces garçons venus d'Afrique du Nord et qui donnaient une leçon de football aux illustres footballeurs germaniques de l'époque. Quatre ans plus tard, l'histoire se répétait au pays des Aztèques où une nouvelle génération de footballeurs algériens composée de Medjadi, Drid… créait la plus grosse surprise du Mondial de 1986 en malmenant le grand Brésil. Entre-temps (1990 à Alger), les Fennecs remportaient leur première Coupe d'Afrique. C'était le temps d'Oudjani, de Cherif El Ouazazani, de Saïb... En 1982, au Mondial espagnol, les Fennecs étaient proches d'une qualification pour le second tour sans la machination machiavélique ourdie par l'Allemagne et sa cousine l'Autriche. Tous ces exploits ne sont plus, de nos jours, que de beaux et lointains souvenirs. Nos sélections nationales, toutes catégories confondues, sont aujourd'hui au creux de la vague. Hier, c'était l'élimination précoce de la CHAN de Côte d'Ivoire suivie de l'amère sortie en éliminatoires des JO de Pékin par l'Ethiopie, SVP, au stade du 20 Août sur un large score. Aujourd'hui, ce sont nos minimes, nos juniors et nos espoirs qui essuient des défaites, non pas synonymes d'élimination mais humiliantes par leurs scores lourds. La lourde défaite de nos espoirs devant l'Ethiopie a été durement ressentie par les supporters algériens qui avaient toujours savouré la suprématie de notre football sur celui des autres pays africains. Aujourd'hui, il est temps de réagir et d'apporter les remèdes urgents et appropriés pour redonner à notre football national son lustre d'antan. Les récentes décisions prises au niveau de la commission technique sont un premier pas sur le chemin de la restructuration de notre football, pour l'instauration d'un championnat de jeunes footballeurs. Les débandades de nos sélections nationales des cadets et des juniors laminées par le premier venu, les privant ainsi de la participation à la Coupe d'Afrique des nations et aux Mondiaux des jeunes catégories viennent nous rappeler, de façon brutale, qu'on ne peut rien bâtir de solide si les fondations sont inexistantes. On a beau avoir de brillantes individualités qui manient l'art du dribble, on ne peut pour autant constituer une équipe solide, cohérente et compétitive si elle n'émane pas d'un championnat fort et organisé. Or, que ce soit chez les cadets ou chez les juniors, ce championnat n'existe même pas si ce n'est à l'échelon des ligues, en ce qui concerne les cadets. Les clubs, eux, démunis et sans véritables ressources financières, ne s'occupent guère de ces générations montantes, les considérant comme des parents pauvres qui ne peuvent être que sources de dépenses supplémentaires. Livrés à eux-mêmes, ces jeunes n'arrivent à percer que grâce à leur talent individuel et inné mais qui a besoin d'être ciselé et travaillé pour espérer se hisser au niveau de la compétition continentale. Mais qui s'occupe réellement de ces jeunes ? Qui s'en soucie ? Une véritable politique des jeunes que ce soit à l'échelon des clubs ou de la fédération est inexistante. Il faudrait par conséquent réfléchir à instaurer des championnats en bonne et due forme susceptibles de créer une émulation parmi ces jeunes et les exhorter à se déployer à fond pour gagner leur place de titulaires au sein de ces compétitions nationales. C'est uniquement de cette manière qu'on pourrait tirer la quintessence de ces footballeurs susceptibles de nous représenter dignement sur l'échiquier continental et international. Se contenter de les réunir uniquement pour honorer certaines échéances et les abandonner par la suite ne sera toujours que perte de temps. F. C.