Les services du laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) ont confirmé hier un nouveau cas de grippe porcine, ce qui porte à 34 le total des cas recensés. C'est ce qu'a indiqué, dans un communiqué, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Il s'agit d'une jeune femme, âgée de 20 ans, résidant à Oran et ayant été en contact prolongé avec l'un des cas revenus récemment d'Espagne. Selon le communiqué, «cette personne est actuellement hospitalisée dans un service de référence à Oran et répond favorablement au traitement médical». «Aucune forme sévère et aucun décès n'ont été enregistrés», rassure le département de la santé qui insiste sur des mesures de prévention de la maladie, rappelant une série de recommandations d'hygiène (lavage régulier et fréquent -au savon liquide de préférence- notamment en rentrant à la maison et avant chaque repas, l'utilisation des mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser). De même, il est recommandé, sauf cas de force majeure, d'éviter de voyager dans des pays à forte endémicité de grippe A(H1N1) et que dans tous les cas, les voyageurs sont tenus de se conformer aux consignes données par l'autorité sanitaire du pays d'accueil. D'autre part, un numéro vert (appel gratuit) 3030 est mis à la disposition du public et des informations supplémentaires sur cette maladie peuvent être consultées sur le site Web www.sante.dz. La grippe porcine continue de susciter des inquiétudes partout dans le monde. Le bilan des victimes ne cesse de s'alourdir. Le virus A(H1N1) a tué quelque 1 800 personnes dans 170 pays depuis son apparition fin mars, d'après les dernières données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais, aujourd'hui, c'est surtout une recrudescence contagieuse cet automne qui est particulièrement redoutée. Le climat froid et sec augmente la survie du virus de la grippe dans l'environnement. Plusieurs experts estiment que la deuxième vague est souvent plus importante et parfois plus virulente. Sans oublier que la très vaste majorité de la population n'a aucun anticorps contre ce nouveau virus de la grippe. L'OMS a mis en garde contre une deuxième vague du virus de grippe A(H1N1). Elle mobilise particulièrement les pays de l'hémisphère Nord. Avec l'approche de l'automne, c'est, en effet, dans le Nord que s'est déplacée la ligne de front, alors que l'épidémie commence à reculer dans les zones tempérées de l'hémisphère Sud où elle a sévi jusqu'ici durant l'hiver austral. Il faut savoir que la grippe porcine est plus virulente que la grippe saisonnière, ce qui explique cette mobilisation, même si l'OMS reconnaît que la majorité des cas sont bénins. Selon l'organisation onusienne, les femmes enceintes représentent le plus fort groupe à risques. Toutefois, d'autres groupes sont exposés à un risque accru de maladie grave ou mortelle, comme les personnes souffrant d'un état pathologique sous-jacent, en particulier de pneumopathies chroniques comme l'asthme, de maladies cardiovasculaires, de diabète ou d'immunosuppression. L'obésité pourrait également constituer un facteur de risque de maladie aggravée. En outre, avertit l'OMS, la rentrée scolaire est une période propice pour la propagation du virus. Entre-temps, une vingtaine de laboratoires dans le monde planchent sur un vaccin. Mais les premiers lots ne devraient être disponibles qu'à partir d'octobre au plus tôt et dans une quantité limitée. A. B. la grippe porcine menace l'économie mondiale La grippe A(H1N1), dite porcine commence à avoir un impact négatif sur l'économie mondiale, en provoquant notamment un fort absentéisme dans les entreprises. «La plus grande menace, c'est le risque de taux élevés d'absentéisme qui pourraient entraîner des dysfonctionnements dans les systèmes financiers-clés», a indiqué Simonetta Nardin, porte-parole du Fonds monétaire international (FMI). Elle a ajouté que les fermetures d'écoles pourraient augmenter l'absentéisme et ainsi faire baisser la productivité sur les lieux de travail. Selon les experts de la Banque mondiale (BM), le coût économique potentiel de la grippe porcine pourrait aller de 0,7 à 4,8% du produit intérieur brut (PIB) mondial, en fonction de la sévérité de la pandémie. Ainsi, si l'on s'en tient à l'estimation du FMI d'un PIB mondial d'environ 55 000 milliards de dollars en 2009, la grippe porcine pourrait coûter entre 384 milliards et 2 633 milliards de dollars. «En cas de pandémie grave, 70% des coûts économiques seraient causés par l'absentéisme et les efforts déployés pour éviter l'infection», écrivaient en juin les analystes de la Banque mondiale dans un rapport financier. A. B.