De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi Sebdou se découvre une passion pour le cheval depuis presque une année. La filière commence à générer un afflux de visiteurs, au niveau d'un terrain que les responsables comptent investir avec la création d'un hippodrome, au lieu dit Sidi Tahar, où un immense espace domanial est réservé depuis longtemps à la fantasia. Les notables de la ville, à l'image de hadj Zerouali, Ould Megraoui, Boutrefas Ould Benabou, El Ayachi, se donnent à l'équitation trois fois par semaine. Une quarantaine de chevaux y sont, et l'hypothèse d'une ville équestre n'est pas à écarter, comme c'est le cas de Tiaret. Les notables veulent faire revivre les anciennes traditions qui faisaient la fierté de Sebdou, capitale des Ouled Ouriache. La tradition tient à cœur la plupart des autochtones, même si elle reste une partie du passé. Aux yeux des habitants de Sebdou, elle est beaucoup plus qu'une simple mode, celle-ci ne pouvant survivre longtemps et n'étant pas transmise de génération en génération. La tradition en est différente en ce sens qu'elle transmet toute une culture, tout un rite qui caractérisent une région et même un pays. «Cette tradition fait partie de notre culture», nous dit-on. A Sebdou, on a compris que la plus noble conquête de l'homme est le cheval, qui, depuis la nuit des temps, était partout, en temps de paix comme en temps de guerre, avec ses qualités qui sont vantées et sa bravoure glorifiée. La tribu des Ouled Ouriache, qui possède un passé glorieux, raconté même par Alfred Bel dans la Revue africaine de 1913, dans laquelle il retrace l'histoire de cette tribu, depuis la légende des Beni Habib, des troglodytes qui habitaient des cavernes témoignant du passage des premiers habitants des Ouled Ouriache. Tout au long de l'année, les cavaliers des fantasias entretiennent leurs chevaux d'une manière spécifique, que ce soit pour les soins ou pour la nourriture. Ce qui n'empêche pas chaque cavalier d'avoir ses propres secrets qu'il conserve jalousement.