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«On manque de personnel qualifié pour faire face à une épidémie»
Le Pr Abdelouahab Dif, de l'hôpital El Kettar déplore :
Publié dans La Tribune le 06 - 09 - 2009


Entretien réalisé par Amel Bouakba
LA TRIBUNE : Six mois après son apparition, le virus A(H1N1) de la grippe porcine continue de se répandre à grande vitesse dans le monde. C'est la première fois dans l'histoire que nous voyons une pandémie évoluer sous nos yeux…
PR Abdelouahab Dif : Il faut savoir que ce n'est pas la première fois que le monde est confronté à une telle épidémie. En revanche, c'est la première fois, en effet, que nous suivons jour pour jour l'évolution d'une épidémie. Je rappelle ainsi qu'il y a déjà eu la grippe asiatique de 1957 qui a fait des milliers de victimes et la grippe espagnole de 1918 qui a provoqué, à elle seule, des millions de morts, soit plus que la Première Guerre mondiale. Je tiens, toutefois, à
préciser qu'autrefois, notamment pour ce qui est de la grippe espagnole, nous ne disposions ni de diagnostic, ni de vaccin, ni de traitement, d'où les ravages causés par cette épidémie et les millions de victimes. Or, aujourd'hui, nous sommes beaucoup mieux armés pour lutter contre une éventuelle pandémie de grippe H1N1. De même, on connaît ses modes de transmission ce qui permet de se protéger. Donc, il n'y a aucune raison de céder à la panique.
Le monde n'a jamais été aussi bien préparé à une pandémie de grippe.
Mais l'évolution du virus H1N1 est sans précédent. Quel est votre commentaire ?
La grippe A(H1N1) combine des éléments de virus aviaires, porcins et humains. Il faut savoir que, lorsqu'on fait face à un nouveau virus, on n'a pas
d'anticorps vu que le virus n'est pas connu. C'est le cas, pour le virus de la grippe H1N1 contre lequel quasiment personne n'est immunisé. Ainsi, l'organisme ne peut acquérir une immunité contre les effets d'un virus que s'il est exposé au virus, ce qui permet de produire des anticorps contre lui. La population, en général, est susceptible de contracter la grippe actuelle parce qu'il s'agit d'une affection contagieuse et que la plupart des gens ne possèdent pas d'immunité naturelle puisqu'ils n'ont jamais été exposés au virus. D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus H1N1 progresse six fois plus vite qu'une épidémie. Contrairement à la grippe saisonnière qui tue une personne sur 1 000, la grippe H1N1 tue trois personnes sur 1 000. Je ne veux pas être alarmiste, mais je dirais que le danger est bien réel car la propagation du virus est rapide et sa circulation est favorisée par les flux des voyageurs et les déplacements via le transport aérien, ferroviaire et maritime. La limitation des déplacements est dans ce sens vivement recommandée, sauf cas de force majeure.
Quelles sont les modes de contamination du virus ?
Il existe plusieurs modes de contamination. Elle se transmet d'un individu à un autre par l'intermédiaire des sécrétions respiratoires (postillons, toux, éternuements...). Elle se propage par voie aérienne. La transmission se fait aussi par la parole rapprochée, éternuement, toux… La contamination peut se faire par les mains et par les objets. Il suffit aussi de parler à une personne pour la contaminer. C'est pourquoi les porteurs du virus doivent
immanquablement porter un masque.
Quels sont les symptômes de cette grippe ?
Le virus de la grippe H1N1 déclenche des symptômes qui ressemblent à ceux de la grippe saisonnière, à savoir fièvre, toux, mal de gorge, courbatures, douleurs des articulations, maux de tête, frissons, fatigue extrême et, parfois, diarrhée. Les malades qui présentent ces symptômes doivent absolument consulter un médecin.
Quelles sont les personnes les plus vulnérables au virus de la grippe H1N1 ?
Il y a certaines catégories de personnes qui sont plus exposées au risque du virus que d'autres.
Lesplus vulnérables sont les personnes âgées, les malades chroniques, souffrant notamment d'insuffisances respiratoires et les enfants.
L'Algérie est-elle en mesure de faire face à une probable pandémie ?
L'Algérie a mobilisé tous les moyens nécessaires pour faire face au virus. Elle a mis en place des caméras thermiques dans les aéroports, mais celles-ci permettent d'identifier les gens qui ont de la fièvre et ne détectent pas les autres symptômes, ce qui reste insuffisant.
Je pense qu'il faut renforcer davantage les mesures de prévention et de lutte contre le virus H1N1.
Par ailleurs, il existe des hôpitaux de référence à travers le pays, ce qui est une bonne chose. De même, à ma connaissance, des quantités suffisantes de Tamiflu sont disponibles. Cependant, le problème qui se pose est le manque de personnel médical qualifié pour faire face à une épidémie.
A l'hôpital El Kettar, nous recevons une dizaine de personnes par jour qui craignent d'avoir chopé le virus. Les personnes suspectées sont diagnostiquées. Mais seuls les individus présentant des symptômes sont hospitalisés puis isolés.
L'hôpital El Kettar dispose-t-il de tous les moyens humains et matériels si le pays est confronté à une recrudescence de cas ?
Construit en 1930, l'hôpital El Kettar a connu toutes les épidémies. L'hôpital est un centre de référence et dispose d'un service d'isolement des malades porteurs du virus H1N1. Ce service est doté de quatre lits mais en cas d'invasion de malades, nous comptons 16 autres lits de secours. Actuellement, seul un enfant atteint de grippe H1N1 est hospitalisé, les autres malades se sont rétablis. Pour l'instant, nous arrivons à gérer les patients en fonction des cas que nous recevons. Nous disposons de moyens nécessaires et de stocks de médicaments à l'hôpital. Jusqu'à ce jour aucun médecin, ni infirmier en contact avec le malade n'a été contaminé. C'est dire que les moyens de prévention sont efficaces. Le port du masque et de combinaison jetable est essentiel. Le matériel jetable passe systématiquement à l'incinérateur. Le centre d'isolement compte, également, un appareil de décontamination de l'air. Toutefois, comme je l'ai déjà dit, je déplore l'insuffisance de personnel soignant. Il faut dire qu'il y a un manque de médecins spécialistes et de paramédicaux pour prendre en charge les malades. Ce sont les médecins des autres services de l'hôpital qui font la garde. Mais on ne peut délaisser tous les malades pour s'occuper uniquement des cas de grippe H1N1. J'estime qu'il faut mettre en place une équipe qui puisse se charger de ce type de patients.
Comment se prémunir contre ce virus ?
La meilleure façon de prévenir n'importe quelle grippe est de bien se laver les mains aussi souvent que possible avec de l'eau et du savon, surtout après avoir toussé ou éternué. Les crèmes antiseptiques à base d'alcool sont également efficaces. Il faut aussi éviter toute proximité avec des personnes qui ont des symptômes de grippe. Le port du masque reste indispensable. De même, lorsqu'on tousse ou qu'on éternue, il faut se couvrir le nez et la bouche avec un papier mouchoir puis le jeter à la poubelle.
Le ministère de la Santé se veut à chaque fois rassurant en affirmant qu'aucune forme sévère n'a été observée. De même, aucun décès n'a été enregistré sur les 43 cas détectés en Algérie. Qu'en pensez-vous ?
Je confirme qu'aucune forme grave de la maladie n'a été décelée jusque-là dans notre pays. Tous les cas hospitalisés ont été guéris. La guérison survient au bout de cinq jours de traitement. Jusqu'à ce jour, aucun médecin ni infirmier en contact avec les malades n'a été contaminé, ce qui montre que les moyens de prévention mis en place sont efficaces.
Les malades sont-ils traités sous Tamiflu ?
Oui, tous les malades sont traités sous Tamiflu. Ce médicament a été recommandé par l'OMS. Aucune résistance au Tamiflu n'a été enregistrée jusqu'à maintenant. Nous utilisons aussi le doliprane et l'aspirine pour lutter contre la douleur. La règle d'or à respecter reste l'isolement des malades qui est obligatoire. Certains malades disent qu'ils peuvent être isolés chez eux et suivre leur traitement à domicile, ce que nous leur accordons. Le port du masque est une condition sine qua non aussi bien par le malade que par l'entourage médical et familial.
L'Algérie a-t-elle pris ses dispositions pour faire ses commandes le vaccin contre la grippe porcine ?
Je n'ai pas beaucoup d'informations à ce sujet. Je sais que l'Algérie, à l'instar d'autres pays, a fait des commandes pour acquérir le vaccin auprès des laboratoires. Je pense que, si l'on arrive à vacciner toute la population, cela sera une bonne chose.
Comment se préparer à une résurgence du virus en automne ?
Selon l'OMS, le virus H1N1 risque d'augmenter en automne, lorsque la pandémie va se combiner avec la grippe saisonnière. Mais je pense qu'il ne faut pas céder à la panique, il faut s'informer sur les modes de transmission pour mieux se protéger. Une vaccination massive de la population est également recommandée. Le risque d'une recrudescence en automne est, certes, à craindre, c'est pourquoi des mesures sont à prendre comme la limitation des
regroupements importants celui de la omra et du hadj notamment.
D'autant plus que, dans le cas de ces regroupements de masse, les conditions de voyage et de logement favorisent la transmission du virus. Il faut dire aussi que la diffusion du virus trouve un terreau idéal dans les établissements scolaires, foyers de concentration d'une population à risque. Il serait donc important de prendre des dispositions pour éviter une propagation du virus. Mais, malgré la menace de la grippe porcine, le nombre de personnes candidates au hadj et à la omra a augmenté par rapport aux années précédentes. Il suffit de voir le flux des candidats au pèlerinage qui s'adresse au centre de vaccination dans l'hôpital pour se faire vacciner. Il est utile de rappeler que les personnes âgées, les malades et les enfants sont plus exposées au virus. La prévention demeure primordiale, il faudrait informer le maximum de la population sur le virus, ses modes de contamination et les moyens de s'en protéger.


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