Venus Williams a remporté samedi son cinquième Wimbledon en usant de sa puissance pour faire céder sans contestation sa sœur Serena 7-5, 6-4. Beaucoup pensaient la cadette (27 ans en septembre) légèrement favorite de ce duel fratricide. D'abord, parce qu'elle est plus complète, comme Venus l'a reconnu. Ensuite, parce que sa saison était plus prometteuse, avec trois titres en sept tournois, contre aucun pour son aînée (28 ans). Enfin, parce qu'une malédiction semblait frapper la tenante du titre. Si elle avait remporté leur premier duel en finale de Grand Chelem (l'US Open 2001), Venus restait depuis sur cinq échecs à ce niveau, entre 2001 et 2003. Serena lui avait même fait mordre deux fois le gazon de son jardin anglais. Mais la finale de samedi a montré qu'il n'y avait pas plus de malédiction pour Venus que de réserve à l'idée de battre sa sœur chez les deux joueuses qui se sont rendu coup sur coup, avec des services flirtant avec les 200 km/h. Le début de match a plaidé pour le blocage psychologique. Venus a eu les pires peines du monde à passer sa première balle, son arme favorite depuis le début du tournoi. Elle ne trouvait pas la bonne longueur, accumulait les fautes directes au même rythme que sa sœur les coups gagnants. Sur les onze premiers points, Serena en marquait dix. Dominée en fond de court, Venus frappait encore et toujours et allait chercher son salut au filet où, sur 18 montées, elle est allée prendre 15 points. Elle a également su saisir les chances qui se sont présentées. Les deux sœurs ont eu l'occasion de breaker dans cinq jeux de service : alors que Serena n'a pas forcément moins bien servi (67% de premières balles contre 63%, 9 aces contre 4), elle a laissé sa sœur en saisir quatre, n'en prenant que deux. Venus n'a eu besoin que d'une balle de set dans la première manche et a transformé sa seconde balle de match après avoir mené 15-40. Sa puissance n'a jamais diminué, elle a constamment cherché les lignes et le coupgagnant, profitant de chaque instant où Serena a baissé son niveau de jeu. Quand, dans le 8ème jeu de la première manche, celle-ci a commis sa première double faute, Venus est revenue à hauteur, avant de conclure à 7-5. Dans la seconde, menée 5-4 sur son service, Serena a paru usée par la force des coups de son adversaire, commettant à son tour de nombreuses fautes directes. Venus n'a pas laissé passer l'aubaine. Cette finale pose la question du retour de la domination que les sœurs Williams avaient imposée au tennis féminin entre 2001 et 2003. En plus de la finale gagnée par Venus, les deux sœurs Williams ont gagné également le double de Wimbledon samedi, quelques heures après la victoire de Venus sur sa cadette Serena en finale du simple. Les Américaines ont battu leur compatriote Lisa Raymond et l'Australienne Samantha Sto en deux sets 6-2, 6-2. C'est la septième victoire des Williams dans un Grand Chelem en double, leur troisième à Wimbledon après 2000 et 2002. Elles n'avaient plus gagné de tournoi majeur depuis l'Open d'Australie en 2003. Les sœurs avaient été l'une des équipes dominantes en double entre 1999 et 2003, avant de se détourner presque totalement de cette spécialité. Elles n'avaient disputé aucun tournoi ensemble entre 2004 et 2006 et un seul en 2007. Wimbledon était leur troisième cette saison. Venus et Serena présentent un excellent bilan avec 100 victoires pour seulement 16 défaites. Elles n'ont jamais perdu une finale de Grand Chelem. La dernière joueuse à avoir fait le doublé simple/double à Wimbledon était… Venus Williams en 2000.