Les sœurs Williams ont restauré leur hégémonie avec la victoire de Serena (n°1) sur sa sœur Venus (n°4), 4-6, 6-4, 6-2 en 2 heures et 3 minutes, dans la finale du simple dames du 117e tournoi de tennis sur gazon de Wimbledon, samedi. La suprématie familiale des deux Américaines avait été sérieusement ébranlée à Roland-Garros, où Venus avait sombré en huitièmes de finale et Serena disparue en larmes en demi-finales. Sur la pelouse londonienne, où pas une autre joueuse n'a gagné depuis quatre ans et où chacune compte désormais deux triomphes, elles ont repris leur droit. Souffrant depuis sa demi-finale contre la Belge Kim Clijsters (n°2) d'une élongation d'un muscle abdominal du côté gauche, selon un bulletin médical officiel de la WTA, Venus se présenta de surcroît le haut de la cuisse gauche bandée. Bien que claudiquant très légèrement, elle allait prouver dans les premiers jeux qu'elle est la meilleure joueuse des deux, à défaut d'être la plus forte. Elle mena en effet 3-0 après deux jeux blancs et, quand Serena commença à mettre son jeu en place pour rétablir l'égalité à 3-3, la qualité de cette finale s'éleva à un niveau comparable à celle de Melbourne, en janvier, qui est sans doute la meilleure placée sous le label Williams. Serena concéda dans le dernier jeu trois balles de sets à 0-40 à la suite de sa première double faute et cafouilla la deuxième de ces balles dans un ersatz d'amortis. Commencée à un très haut niveau, la partie baissa beaucoup d'intensité après le deuxième break que Venus subit dans le deuxième set et qu'elle ne put compenser qu'une fois. Alors qu'elle venait de perdre son service au tout début du troisième set, l'aînée des Williams fit appel à la kinésithérapeute au changement de côté. Il y eut entre la joueuse affaissée sur sa chaise, les traits tirés, et la soignante accroupie devant elle un long dialogue. Finalement, Venus sortit dix minutes pour se faire soigner. On crut bien ne jamais la revoir. Quand elle revint, le résultat ne fit rapidement plus de doute. Avec application, elle s'efforça de donner le change, mais le cœur n'y était plus. Difficile à tenir face à une adversaire blessée, le rôle de Serena l'était encore davantage devant sa soeur très diminuée. Néanmoins, le nombre des ses fautes directes, de 15 et 14 dans les deux premiers sets, chuta à 1 dans le troisième. Déjà un peu routinière, la partie avait perdu l'essentiel de son intérêt. C'est la sixième victoire de Serena, qui défendait pour la première fois un titre dans une finale, dans un tournoi du grand chelem. La huitième en treize finales avec sa soeur, dont cinq consécutives dans les tournois majeurs. Elle lui rapportera 535 000 livres (776 939 euros), Venus devant se contenter de la moitié. Qu'elle perde ou qu'elle gagne, Serena était assurée de conserver sa place de n°1 mondiale pour la 53e semaine, lundi. À qui a-t-elle ravi cette place voici presque un an ? À Venus, bien sûr !